Maserati : quels moteurs pour les prochains modèles ?

Moteur 3.0L V6 Nettuno

Maserati se trouve aujourd’hui à un tournant crucial de son histoire. Après une progression remarquable entre 2013 et 2018, les ventes de la marque ont commencé à chuter, atteignant des niveaux très préoccupants en 2024. Son marché principal, les États-Unis, témoigne de cette baisse dramatique, avec des ventes passant de 14 000 unités en 2017 à seulement 7 700 en 2023. En 2024, certains pays voient même une chute de 68 % des ventes. Après quatre années sous l’égide de Stellantis, durant lesquelles la marque a tenté un virage avec des modèles électriques et des prix en hausse, l’avenir de Maserati semble incertain. Les années à venir s’annoncent donc décisives.

Dans un précédent article, nous avons évoqué les quatre grandes décisions stratégiques que Maserati doit prendre pour s’assurer un avenir. L’un de ces enjeux majeurs concerne les moteurs. Et c’est précisément ce point que nous allons approfondir ici.

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L’abandon du moteur Ferrari

Moteur V8 Maserati origine Ferrari

En 2021, Ferrari a annoncé que Maserati mettait fin à son contrat de fournisseur de moteurs. Cet événement a été un tournant important pour la marque au trident. Alors que les clients de Maserati pouvaient auparavant se réjouir de bénéficier d’un moteur Ferrari dans des modèles phares comme la Ghibli, la Quattroporte et le Levante, ce n’est désormais plus le cas. Avec les nouveaux modèles MC20, Grecale, Granturismo et Grancabrio, Maserati a opté pour des moteurs 3.0L V6 en provenance d’Alfa Romeo, améliorés et retravaillés par les ingénieurs Maserati. Ce choix a pris le relais du partenariat historique avec Ferrari. A côté de cela, Maserati lance en 2021 un partenariat avec le footballer David Beckham en tant qu’égérie…

Les ambitions électriques de Maserati

Parallèlement, Maserati a lancé ses premiers modèles 100 % électriques, les Folgore. Ces véhicules ont fait l’objet d’une communication intense, notamment aux États-Unis. Cependant, malgré ces efforts marketing, la sauce n’a pas pris. Les modèles Folgore ne sont pas mauvais, mais le public ne s’est pas complètement laissé séduire, et la marque peine à convaincre avec ses modèles électriques.

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Maserati doit donc impérativement réfléchir à sa stratégie moteur pour l’avenir, et les options qui s’offrent à elle sont multiples.

L’électrification, un choix incontournable, mais pas exclusif

Il est indéniable que Maserati poursuivra son développement dans l’électrification. Le constructeur continuera à proposer des modèles Folgore 100 % électriques, et les moteurs de ces véhicules vont probablement évoluer. Par exemple, le moteur du Grecale Folgore provient de l’entreprise chinoise Jing-Jin Electric, tandis que le moteur de la Granturismo Folgore est signé Marelli. Les prochains moteurs électriques pourraient bien provenir de l’usine Szentgotthard en Hongrie, appartenant à Stellantis, qui commencera la production de moteurs électriques 800V à partir de 2026.

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Cependant, malgré les ambitions de la marque pour l’électrique, il serait stratégique pour Maserati de ne pas se limiter à ces seuls modèles électriques. En effet, vouloir passer exclusivement à l’électrique d’ici 2028 pourrait être une grave erreur. Pour reprendre une part du marché de niche auquel elle s’adresse, Maserati doit également maintenir une offre de moteurs thermiques, et notamment le V6.

L’option GME 6 cylindres : une alternative « de masse »

Moteur GME 6 cylindres

Pour la marque, une option « moteur de masse » pourrait passer par le moteur 6 cylindres GME. Ce moteur d’ingénierie américaine, produit au Mexique, pourrait être utilisé pour des modèles comme le Levante. Cependant, un moteur américain fabriqué au Mexique, qui équipe déjà des véhicules de marques comme Jeep, Dodge et RAM, manquerait totalement de l’ADN italien que les clients de Maserati attendent. Il est difficile d’imaginer des Maserati « de luxe » équipées de ce moteur, malgré ses atouts techniques.

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Le V6, l’ADN de Maserati, à perfectionner

Pour des modèles plus « émotionnels », Maserati doit absolument continuer à développer son moteur V6 de 3.0L, un véritable savoir-faire italien. Ce moteur a déjà prouvé sa valeur dans des modèles précédents, mais il doit être impérativement amélioré. Pour rester dans la compétition avec ses rivaux, Maserati doit pouvoir offrir des performances exceptionnelles.

La McLaren Artura, par exemple, propose un V6 hybride de 700 chevaux, tandis que Ferrari propose un V6 hybride de 830 chevaux avec sa 296 GTB. Même Lamborghini, avec sa récente Temeraio, présente un V8 hybride de 800 chevaux. Pour ne pas se laisser distancer, Maserati doit absolument viser une puissance d’au moins 700 chevaux avec son V6, avec ou sans hybridation.

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Nous pourrions alors imaginer une gamme de moteurs composée du GME 6 cylindres en « entrée de gamme », avec des puissances autour des 400-500 chevaux, et d’un V6 700 chevaux pour les versions haut de gamme. En effet, les préoccupations liées aux émissions de CO2 ou au malus écologique ne devraient pas freiner la marque, puisque les autres grandes marques de luxe n’ont pas été impactées par ces problèmes à l’échelle mondiale.

Maserati doit continuer à investir dans la technologie des moteurs électriques pour ses modèles Folgore. Cependant, pour ne pas répéter les erreurs stratégiques des dernières années, la marque doit également revenir à ses racines avec des moteurs thermiques performants, en particulier le V6. Cette dualité entre le thermique et l’électrique pourrait bien être la clé pour permettre à Maserati de se redresser et de reconquérir les clients qui lui ont échappé ces dernières années. Si la marque persiste à se concentrer uniquement sur les modèles 100 % électriques, elle risquerait de manquer une opportunité majeure de relancer son image et ses ventes.

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Les prochaines décisions seront cruciales pour Maserati, qui doit présenter un plan produit plus structuré et percutant. A l’heure actuelle, il est attendu un nouveau SUV Levante pour 2027 et une Quattroporte pour 2028.

5 Commentaires

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  1. Effectivement l’identité retrouvée de Maserati passera par une stratégie moteur où le thermique aura encore une place de choix.
    Pour l’heure il faut accélérer la sortie du nouveau Levante et de la nouvelle Quattroporte.
    Avoir arrêté leur production a été une erreur et une décision stupide.
    Mais bon depuis 3 ans chez Stellantis les décisions stupides sont devenues une marque de fabrique même si certaines avaient été actées avant.

  2. Der V6 mit V Winkel 90Grad ist nicht optimal, hat keine gleichmäßigen Zündabstände!
    Warum bei einer Neukonstruktion das gewählt wurde ist mir unklar. War ein V8 geplant als Erweiterung?
    Ein Diesel fehlt.

  3. Il est urgent de sortir des délires de Carlos Tavares, destructeur et incompétent techniquement, surtout pour l’industrie automobile italienne qui n’a à mon idée pas besoin de conseil pour la réalisation de beaux et performants moteurs. La preuve, c’est que à chaque fois où ils ont tenté d’en trouver un sur étage, ce n’a pas été une réussite (le V6 de la 159) dernier en date. Donc chers amis italiens au boulot et vous êtes encore capables de nous faire rêver.

    • Elkann a une énorme responsabilité dans la situation actuelle du groupe ! 3 avant de pousser Picsou vers la sortie ! C’était comme laisser un enfant radin et effronté qui ne voit pas plus loin que le bout de son goûter à la tête du groupe. Il ne fallait pas 3 ans pour se rendre compte qu’il était en train de mettre le groupe dans la m***e !

      Maintenant il faut tout reprendre, du sol au plafond, et vite !

      Bien sûr, il faut aussi virer Imparato et Mesonero-Romanos.

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