Essai de la Maserati Granturismo Modena : la renaissance d’une icône

La Maserati Granturismo est une icône italienne, qui a su séduire les amateurs de sportivité et d’élégance pendant plus de 10 ans. Mais comment se renouveler sans trahir son héritage ?

C’est le défi que relève la nouvelle Granturismo, ici en version Modena, qui conserve le charme et le caractère de sa devancière, tout en y ajoutant une touche de modernité et de technologie.

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Dans cet essai, nous allons découvrir les atouts de cette nouvelle génération, qui promet de faire tourner les têtes et de faire vibrer les cœurs. Design, luxe, moteur, comportement… nous allons vous partager notre expérience vécue à son volant. Retrouvez en toute fin d’article notre essai en vidéo !

Design : on ne change pas la recette d’une mamma italienne

Revenons quelques années en arrière. Le design de la Granturismo, dévoilée en 2007, n’est autre que l’œuvre de la célèbre carrosserie italienne Pininfarina. Celui-ci avait reçu à l’époque de nombreux prix, puisqu’il a réussi à offrir une voiture de sport coupé, avec une habitabilité de 4 vraies places et un vrai coffre. Résultat, presque 30 000 exemplaires du coupé ont été produits de 2007 à 2019… un beau succès.

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Pourquoi repartir d’une feuille blanche quand on a déjà un dessin iconique ? Créé par le Maserati Centro Stile, le design de la nouvelle Granturismo est facilement identifiable, bien que modernisé avec, ce qui est le plus visible, de nouveaux feux à l’avant et à l’arrière.

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Puis, pour les personnes plus averties, le parechoc reprend la large bouche de l’ancienne Granturismo phase 1, et tandis que les prises d’air latérales reprennent plus le design de la phase 3. A l’arrière, elle affiche 4 sorties d’échappement, comme la toute première Granturimo 4.2L de 2007, plutôt que les doubles sorties de la MC20, ou les deux doubles sorties ovales de la Granturismo 4.7L de 2009.

Bref, c’est une évolution qui allie à la fois modernisme et quelques clins d’œil au passé. C’est sobre, élégant, jamais ostentatoire.

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Du luxe à bord, bâbord et tribord

Cela s’était déjà ressenti sur les précédentes générations de Maserati, Ghibli, Quattroporte et Levante pour les citer, où la marque italienne avait fait un grand bond en avant au niveau des finitions et plus précisément le choix des matériaux et l’assemblage. Une nouvelle étape vient d’être franchie avec les nouveaux modèles Grecale et ici Granturismo.

En même temps, c’est le minimum que l’on peut attendre d’une marque, qui tend à positionner ses nouveaux modèles plus vers le luxe que vers le premium…

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Il est vrai que la configuration du modèle essayé, avec intérieur noir / anthracite, n’est pas celle qui met le mieux en valeur, mais vous pouvez me croire, il n’y a pas grand-chose à critiquer du côté des matériaux.

Si, peut-être une ou deux choses, comme les boutons en noir brillant situés sur le volant, mais aussi au niveau des boutons marche avant, marche arrière, parking et neutre, vite salissants et glissants (comme votre écran de smartphone), ou encore le bruit du clignotant qui semble être le même que l’Alfa Romeo Tonale… mais franchement, c’est pour chipoter, et me donner un air de journaliste automobile.

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Pour le reste, l’équipement est très généreux avec des sièges climatisés, un rétroviseur intérieur numérique (inauguré avec la MC20), un affichage tête haute, des écrans numériques partout (compteur, infodivertissement, climatisation), des caméras 360, des capteurs partout pour les aides à la conduite, un rétroviseur équipé d’un écran relié à une caméra arrière, et même la petite horloge Maserati est désormais high tech.

Forcément, avec tout ce luxe, tout cet équipement, 4 places, et presque 5 mètres de long, cela se voit sur la balance, puisqu’elle pèse presque 1,8 tonne. C’est tout de même 100 kg de moins que la génération précédente.

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Un moteur V6 qui chante à la demande

Connaissant bien le V8 atmosphérique de la génération précédente de la Maserati Granturismo, je n’attendais pas grand-chose du moteur 3.0L V6 Nettuno. Ayant écouté plusieurs fois le moteur, voiture à l’arrêt, à différentes occasions, j’avais déjà un certain jugement concernant sa sonorité.

Une fois le moteur à température, j’écrase pour la première fois la pédale d’accélérateur, plus pour avoir une bonne sensation d’accélération, qu’une mélodie à mes oreilles…

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Cest la double claque.

La première : même si elle ne fait « que » 50 ch de plus que la V8 atmosphérique de 440 ch, le plaisir est instantané. Ça pousse fort tout le temps ! Merci au bi-turbo qui donne accès aux 490 ch et 600 Nm dès 3000 tr/min, là où il fallait aller chercher les 7000 tr/min sur le moteur atmosphérique. C’est bluffant.

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La seconde : la sonorité du moteur dans l’habitacle est suffisamment enthousiasmante pour que l’on en redemande. Il sait aussi se faire complètement oublier quand on roule doucement, avec une conduite “économique”. Mais dès qu’on sollicite de la puissance, le moteur se met à rugir, et le plaisir est à la hauteur. Le 0 à 100 km/h est ici annoncé en 3,9 sec, alors qu’il est de 4,9 sec avec le V8. 1 sec de plus pour 50 ch de plus et 100 kg de moins.

Je vais être honnête, cela ne vaut pas la musique du V8 qui est une œuvre d’art, méritant sa place au Panthéon des moteurs atmosphériques. Capable d’offrir une gamme musicale de 0 à 7000 tr/min. Avec ce nouveau V6, c’est comme comparer un disque vinyle avec une plateforme streaming en haute définition.

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Dérapage… contrôlé !

La nouvelle Granturismo repose sur une plateforme Giorgio évoluée, tantôt appelée Giorgio Evo, tantôt Giorgio Sport. Cela ne vous parle peut-être pas, mais cette plateforme a reçu un nombre conséquent d’éloges de la part de la presse automobile, mais aussi des pilotes. Elle est notamment utilisée sur les Alfa Romeo Giulia Quadrioglio, GTA et GTAm.

Sur cette Granturismo, elle fait aussi des merveilles. Elle offre à la fois un grand plaisir de conduite, avec dynamisme et précision, et en même temps un comportement très sécurisant. Le 490 ch sont parfaitement maitrisables, et on se dit qu’elle pourrait encaisser encore bien plus de puissance.

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Grâce aux différents modes de conduite « confort, gt et sport », elle est capable de passer de docteur Jekyll à M. Hyde à la demande.

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Pour qui est la Granturismo ?

Vous arrivez à la fin de cet essai et maintenant la question la plus importante est : pour qui est cette nouvelle Maserati Granturismo ?

Vous recherchez une voiture exclusive, avec un design élégant et intemporel, 4 vraies places, du luxe à bord, au comportement polyvalent entre confort et sportivité ? Alors cette Granturismo doit vous intéresser.

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Car oui, il n’y a pas beaucoup de concurrences en face. Ferrari a remplacé la GTC4 par le Purosangue, un SUV… Chez Porsche il n’y a pas de voiture avec 4 vraies places à moins de prendre un SUV. Chez Mercedes, la AMG GT n’est également pas comparable… Il faudra attendre une CLE AMG pour avoir une réelle alternative.

Au final, la nouvelle Maserati Granturismo se retrouve en concurrence avec 2 modèles : une BMW Serie 8 coupé, et une Bentley Continental GT, avec un positionnement tarifaire situé entre les deux !

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ModèleMoteur0 à 100 km/hPrix
BMW Serie 8 coupé4,4L V8 530 ch3,9 sec140 000 €
Maserati Granturismo Modena3.0L V6 490 ch3,9 sec180 000 €
Bentley Continental GT4.0L V8 540 ch3,9 sec230 000 €

La mariée donc très belle, mais il y a une importante ombre au tableau… le malus écologique. Cette nouvelle Granturismo subit, en France, un malus de 50 000 € en 2023, qui montera à 60 000 € en 2024. Le prix de départ monte alors à 230 000 €.

On pourrait se rassurer en se disant que tous les modèles concurrents sont aussi concernés par le malus… mais on aurait apprécié que Maserati anticipe avec une solution hybride rechargeable comme le propose depuis peu un concurrent allemand sur son SUV phare.

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Néanmoins, si vous n’aimez pas les SUV, et que vous recherchez une voiture de luxe avec 4 vraies places, en plus de toutes les qualités citées dans cet essai, la Granturismo est le meilleur choix qui s’offre à vous.

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L’essai en vidéo à voir et écouter ci-dessous !

Merci à la concession Trident Maserati La Roche sur Yon pour le prêt de la voiture, et Philippe Beaugé pour sa disponibilité !

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13 Commentaires

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  1. La face avant est loupé car elle est plus harmonieuse sur la phase 2.
    La Rapide a jamais été une concurrente de la Granturismo car c’est pas un coupé standard mais une 4 portes (c’est la première fois que je vois quelqu’un comparer ces 2 modèles 🤨) mais de la Ghibli et chez Aston Martin, c’est la DBS qui est en face.
    “La finition et l’assemblage à fait un bond en avant dans la dernière Quattroporte, Ghibli et Levante”… Ah oui? Eh bien c’est pas du tout ce que pensent les clients justement car la quattroporte 5 est mieux assemblée et fini que la 6. C’est justement le principal défaut de ces 3 modèles sorties qui aurait du être rectifié sérieusement avant d’être lancé qui prouve que vous devez pas rouler souvent avec ces 3 modèles. Il y a eu une évolution de finition entre le Granturismo evo 1 et 2 mais pour le reste… rien!

    BMW et Bentley ont chacune leur propre concurrence dans leur gamme mais Maserati n’en fait strictement pas partie.
    La BMW se trouve en face de la Lexus RC qui fait un carton, la prochaine Acura coupé, l’Infinti Q60 en fin de vie, la Mercedes CLE et autres A5.
    Chez Bentley, on a la Royce la Wraith et le future coupé de la marque Centaure.

    Bref même si italpassion est sympa…. Il y an encore du travail à faire question recherche et analyse. 🧐

    • Au temps pour moi pour la rapide j’étais persuadé que c’était un coupé en effet, je corrige !

      Pour la finition en effet je me réfère plus à la précédente génération de Granturismo plutôt qu’à la Quattroporte 5. J’ai quand même constaté que c’est le jour et la nuit lors de l’essai de la Ghibli mhev de 2020. Ou encore quand je suis monté dans le Levante Trofeo. Bref que des modèles récents. Pour les premiers modèles lancés en 2013 en effet je n’ai jamais essayé.

      Lexus RC il n’y a pas 4 vraies places, Mercedes CLE oui quand il y aura une version AMG.

      • Je te conseille de monté dans une RC car je fais 1m83 et je tiens sans problème à l’arrière vu que ses sièges sont incrustés aux maximum vers le bas (mais les la moins logeable du groupe) là ou j’ai du mal avec la GT86 ou GR86, ou il faudrait que je me coupe un peu les jambes et la tête.
        Maserati auraient du miser sur une finition exemplaires dès le départ en 2013 car c’est dommage pour le reste par rapport à la concurrence anglaise voir allemande (Porsche)… on passe pas sa vie au garage ou se lever le matin en te demandant ce qu’elle va te créer comme panne encore jamais vu (le cas aussi de l’A8 qui fait qu’Audi jette définitivement l’éponge pour les limousine).

        • J’aurai du en effet, il y en a eu une une fois à la concession Maserati, et le bruit du V8 de la lexus était excellent. Pour les finitions de 2013 c’est vrai que je n’en sais rien. Toutefois j’ai eu une maserati quattroporte 6 en prêt en 2016… pour mon mariage ! Et la finition m’avait semblé très bonne.

          • Enfaite le problème Alexandre c’est que dans les premières séries cela dépendaient d’un véhicule à un autre, (il y a justement une vidéo qu’une société américaine a fait et montre les différence avec 3 Ghibli et 3 Quattroporte et montrait que sur le modèle que tu as en 4.7 et le mien en 4.2 n’avait pas ce problème. Cela démontrait que d’avoir passé de Ferrari à FCA n’était pas un bienfait pour Maserati et prouvait que Lucas Cordeo Di Montezemolo avait raison en disant que l’avenir de Maserati ne pouvait passer que par une indépendance de type Ferrari.

    • Merci pour cet essai, très intéressant notamment votre ressenti sur la partie moteur.

      J’ai passé du temps a en observer une garée devant chez moi a l’instant. Je la trouve très réussi personnellement. Surpris par l’intérieur, qui paraît très zen, qui tranche avec la dimension baroque qu’on retrouve parfois chez la marque.

      J’aime beaucoup la ligne de caisse depuis le 3/4 arrière, le dialogue entre les « hanches » arrières et les passages de roues avant.
      Je crois reconnaitre un peu aussi du langage Ferrari d’il y a quelques années sur la face avant et en particulier l’approche verticale des feux.
      Un design simple loin d’être simpliste.

      Concernant son positionnement, si j’étais sur le marché pour cette voiture, je crois que j’aurai du mal a ne pas aller du côté d’une FF en occasion pour un budget similaire.

      • Roulant avec le V8 depuis 4 ans maintenant, le comportement moteur du v6 est l’élément numéro 1 que j’ai souhaité comparer en effet. Force est de constater qu’avec le biturbo et le couple disponible très bas, ça marche très fort tout le temps. Et oui je suis d’accord que sur l’occasion une FF avec un V12 dans les 200 000 € il doit y avoir de beaux modèles…

    • Je la trouve magnifique, très pure, à mon avis un nouveau classique. Les proportions sont très harmonieuses et elle a la force de l’évidence.

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