
Depuis plusieurs jours, les rumeurs parlent d’un rapprochement stratégique entre Alfa Romeo et Maserati Certains évoquent ces synergies comme une nouveauté. Pourtant, dès octobre 2024, lors de sa nomination en tant que CEO des deux marques, Santo Ficili parlait déjà d’un rapprochement, mais sans jamais évoquer de fusion. L’idée est claire : préserver deux identités fortes, le luxe pour Maserati, le sport premium pour Alfa Romeo, tout en mutualisant intelligemment les ressources.
Des synergies déjà anciennes
Ce n’est pas la première fois que les deux marques collaborent. Plusieurs exemples le prouvent :
- L’Alfa Romeo 4C fut produite à l’usine Maserati de Modène.
- La Maserati MC20, initialement conçue pour Alfa Romeo, a finalement vu le jour sous le trident.
- L’Alfa Romeo 33 Stradale, supercar dévoilée en 2023, repose justement sur une base de MC20.
- Le Maserati Grecale partage quant à lui beaucoup avec l’Alfa Romeo Stelvio.
- Enfin, la Maserati Granturismo reprend l’esprit et même certaines sensations de conduite d’une Giulia, avec une position de conduite quasi identique.
Ces synergies ne posent aucun problème… à condition d’être bien réalisées. Le groupe Volkswagen le prouve depuis des années avec brio en partageant des plateformes et motorisations entre Audi, Porsche et Lamborghini, sans nuire à l’identité de chacune.
Les moteurs
Une première synergie évidente se situe au niveau mécanique. Le V6 Nettuno de Maserati, monté sur les MC20 et Granturismo, est en réalité une évolution du V6 2.9L Alfa Romeo utilisé sur les Giulia et Stelvio Quadrifoglio. Il serait logique de développer une hybridation commune sur ce moteur, afin de répondre aux futures normes et de proposer des performances à la hauteur des attentes de chaque clientèle.
Mais attention à l’équilibre : on se souvient qu’à l’époque où Alfa Romeo lançait sa Giulia Quadrifoglio de 510 ch, Maserati ne proposait encore qu’une Ghibli V6 de 430 ch. Il a fallu attendre la version V8 Trofeo pour redonner l’avantage au Trident.
L’idée d’un V6 PHEV de 500 ch pour Alfa Romeo, et d’une version à 700 ch pour Maserati, serait non seulement logique, mais nécessaire. Maserati ne peut se permettre d’être moins puissante qu’Alfa Romeo, sous peine de brouiller son image de marque.
Les plateformes
C’est ici que les choses se compliquent. Aujourd’hui, les Maserati Granturismo, Grancabrio et Grecale utilisent une évolution de la plateforme Giorgio, baptisée Giorgio 1.5, qui permet d’accueillir à la fois des moteurs thermiques et des moteurs 100 % électriques.
À l’inverse, les futures Alfa Romeo Giulia et Stelvio devaient reposer sur la plateforme STLA Large LP3, uniquement compatible avec des motorisations 100 % électriques…
Alors, quelle direction prendre pour les modèles des deux marques à l’avenir ? Faut-il adapter STLA Large à de l’hybride, ou bien capitaliser sur Giorgio 1.5 ? À moyen terme, il semble que la logique de groupe favorisera la STLA Large pour les deux marques, mais il sera nécessaire de la faire évoluer, ou utiliser une autre version de la plateforme.
Gérer intelligemment les gammes
Sur le papier, les deux marques pourraient coexister sans concurrence directe, en se partageant intelligemment les segments :
Segment | Alfa Romeo | Maserati |
---|---|---|
B | Alfa Romeo Junior | — |
C | Alfa Romeo Tonale / Alfetta (à venir) | — |
D | Alfa Romeo Stelvio / Giulia | Maserati Grecale |
E | Alfa Romeo E-SUV (à venir) | Maserati Levante (à venir) |
F / Luxe | — | Maserati Quattroporte (à venir), Granturismo, Grancabrio |
Supercar | — | Maserati MC25 (à venir) / MC25 Cielo (à venir) |
On voit donc qu’en dehors du Grecale, qui chevauche le segment D premium d’Alfa Romeo, les gammes sont plutôt bien séparées.
Et pourquoi pas des synergies industrielles ?
Dernier point à considérer : la production. Aujourd’hui, le Maserati Grecale est assemblé à l’usine de Cassino, aux côtés des Alfa Romeo Giulia et Stelvio. Les Granturismo et Grancabrio, quant à eux, ont été rapatriés à Modène, dans la même usine que la MC20.
Mais pourquoi ne pas aller plus loin ? Centraliser toute la production Maserati à Modène aurait du sens. L’image d’un SUV Grecale à plus de 100 000 € sortant d’une usine aux côtés d’une supercar fait rêver bien plus que celle d’un SUV produit à Cassino. Lamborghini a Sant’Agata Bolognese. Ferrari a Maranello. Maserati pourrait avoir Modène comme signature exclusive.
Oui, cette usine a ses limites industrielles. Non, elle ne pourra pas produire 100 000 véhicules par an. Mais elle incarne quelque chose de précieux : l’ADN Maserati, et cela, aucun investissement marketing ne peut le recréer ailleurs.
Il me semble que le choix de la plateforme pour les Stelvio et Giulia à venir soit assez évident : à partir du moment où la marque renonce au 100% électrique et valide le V6 Nettuno pour les versions Quadrifoglio, c’est Giorgio Evo qui s’impose. Tout est déjà développé, les moteurs thermiques et électriques, l’architecture 800V qui permet de revenir au niveau de Porsche et des meilleurs VE chinois – et de permettre une recharge utile en 20 minutes, il faut surtout se concentrer sur le logiciel, les batteries et le design.
Ce sera la surprise pour la plateforme. C’est un avis personnel, je ne suis pas persuadé que l’on verra les futures alfa romeo sur giorgio evo mais je peux me tromper. S’ils retiennent Giorgio EVO alors à quoi sert STLA Large ?
La STLA large il faut laisser ça à DS et aux marques françaises de Stellantis.
Alfa Romeo mérite mieux, comme la plateforme Giorgio Evo.
Si la Giorgio Evo était choisie pour Alfa et Maserati cela annoncerait une scission de ces marques du groupe Stellantis. Pourquoi? Car Stellantis pourrait revendre en même temps la propriété intellectuelle et industrielle de cette plateforme pour éviter à Alfa et Maserati de payer des royalties à Stellantis pour l’utilisation de la STLA Large par exemple.
Je pense que c’est pour cette raison que depuis des mois et des mois Maserati ne sait pas si elle doit basculer sur Large ou garder la Giorgio. Car justement dans le même temps des rumeurs de cession persistent…
Il est autrement plus intéressant et plus valorisant d’avoir des synergies entre Maserati et Alfa Romeo que des plateformes et moteurs Peugeot dans des Alfa Romeo.
Tavares était incapable de comprendre qu’une Alfa Romeo ne peut être une Peugeot recarossée et un peu améliorée.
A quand une remplaçante moderne (avec EV) pour la giulietta ? Sans déc , débattre des futurs Giulia ou Stelvio qui ne vont pas se vendre bcp car bcp trop cher ne va pas sauver Alfa!
Je pense que vous avez tort. Alfa ( normalement) est une marque premium et donc, destiné à concurrencer des bmw ou des Audi, Mercedes.
Et pas à faire du généraliste.
Depuis 20 ans, je roule en Alfa, j’aime la marque et fier d’être dans des véhicules atypique et d’une certaine classe. Aucun intérêt qu’ils ce positionnent sur du généraliste.
Pour avoir une Giulietta et d’autres Alfa Romeo je n’ai pas le sentiment d’avoir une voiture de généraliste au rabais.
La Giulietta a sa place chez Alfa Romeo, et c’est une erreur de ne pas l’avoir remplacée. La Junior on aime ou on n’aime pas, mais ça permet à Alfa Romeo de vendre. Les Giulia et Stelvio ont beau etre excellentes, les ventes sont très décevantes. Donc Alfa Romeo doit aussi proposer des voitures plus petites pour vivre.
Toutes les suggestions sont bonnes, mais comme toujours irréalisable.
Maserati comme Alfa Roméo sont toujours dans le questionnement et jamais dans la réalisation.
Toutes les marques avancent, eux, ils stagnent et ont toujours un wagon de retard.
« Le groupe Volkswagen le prouve depuis des années avec brio en partageant des plateformes et motorisations entre Audi, Porsche et Lamborghini, sans nuire à l’identité de chacune. »
Eh bien voilà. Comme dans un de mes précédents commentaires, Alfa et Maserati devraient être cédés à Ferrari pour créer un super groupe Hdg. Ferrari comme Lamborghini, Maserati comme Porsche et Alfa Audi. Personne ne se piétine, et ce super groupe serait complet sur le marché du HDG.