Lors du « Stellantis Investor Day » de juin 2024, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a livré une analyse franche et sans complaisance de l’état actuel et des défis à venir pour le groupe automobile en matière de transition vers les véhicules électriques. Son discours a mis en lumière les complexités croissantes de cette transformation et la nécessité de réajuster les stratégies d’investissement et de production.
Un constat d’arrogance
Carlos Tavares a commencé par reconnaître une série d’erreurs commises par Stellantis, qualifiant la gestion des défis de fin 2023 d’« arrogante ». Selon lui, trois facteurs principaux ont convergé pour créer des difficultés significatives : la détérioration des conditions du marché, des inefficacités internes non résolues dans plusieurs usines, et une stratégie marketing insuffisamment rigoureuse.
« Nous étions arrogants parce que nous nous sommes donnés trop de temps pour régler ces problèmes, » a déclaré Tavares, soulignant que ces défis étaient visibles dès l’automne 2023, mais n’ont pas été adressés de manière adéquate en raison de priorités.
La réalité de la transition vers l’électrique
En abordant la question de la transition vers les véhicules électriques, Tavares a admis que Stellantis, comme beaucoup d’autres dans l’industrie, avait initialement sous-estimé la durée nécessaire pour cette transition. Les attentes étaient que le passage à une mobilité électrique se ferait rapidement, avec une phase de montée en puissance accélérée. Cependant, les réalités du marché ont montré que cette période serait plus étendue que prévu.
Tavares a mentionné que les tensions liées au manque d’accessibilité financière et de praticité des véhicules électriques ont créé des obstacles imprévus. « Ce que l’on voit maintenant, c’est que vous devez étendre la fenêtre de temps pendant laquelle cette transition se fera, » a-t-il expliqué. Cette réévaluation a conduit Stellantis à ajuster ses investissements, notamment en mettant en pause la construction de nouvelles gigafactories en Europe jusqu’à ce que les ventes de véhicules électriques à batterie (BEV) augmentent suffisamment.
Face à ces défis, Carlos Tavares a souligné la chance d’avoir pris, en 2021, la décision d’investir dans des plateformes multi-énergie et une fabrication flexible. Ces choix stratégiques permettent aujourd’hui à Stellantis de s’adapter plus aisément à une transition étalée dans le temps.
« Nous allons pouvoir gérer cette transition, principalement en tirant parti des plateformes multi-énergie » a-t-il déclaré. Cette approche permet à Stellantis de moduler ses investissements en fonction de l’évolution des ventes de véhicules électriques, tout en maintenant une gestion prudente des flux de trésorerie.
Pour rappel, en 2021, Stellantis prévoyait de proposer plus de 75 BEV et de vendre 5 millions de BEV chaque année dans le monde à l’horizon 2030. Plus précisément, Stellantis visait à ce que 100 % de ses ventes de voitures particulières en Europe et 50 % des ventes de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers aux États-Unis soient des BEV d’ici la fin de la décennie. S’il ne fait aucun doute que l’objectif de l’offre BEV sera atteinte, celui des ventes sera plus difficile. Tous les nouveaux modèles BEV de Stellantis sont à ce jour accompagnés d’une version thermique hybride et il semble très compliqué de prédire ce que sera l’offre automobile, tous constructeurs confondus, en 2030.
Cela soulève aussi une question sur l’objectif de chiffre d’affaires qui est d’environ 300 milliards d’euros en 2030, dont 52 % doit provenir du BEV.
Ah, il pense toujours que le problème c’est le marketing… Okay…
Toyota est mort de rire.
Le VE ne dépassera jamais 30 % de part de marché et sans limite de temps, pour des raisons techniques et pas seulement de budget des ménages.
L’hybride non rechargeable remplacera l’essence et le diesel et représentera la grande majorité des ventes d’ici 2030.
Il y a encore beaucoup de freins pour passer à l’électrique, notamment le coût supérieur des voitures électriques, le côté pratique pas évident si on n’a pas de maison où installer un chargeur (dans les immeubles c’est plus compliqué, ça doit être voté, sans parler des immeubles anciens sans parking), pour faire de longs trajets, et dans certains pays comme l’Italie où l’infrastructure est insuffisante.
Et puis d’autres technologies non polluantes peuvent arriver (hydrogène, carburant de synthèse).