Un homme politique italien visite l’usine Maserati de Modène : « c’est une grande tristesse »

Le 1er novembre 2024, Carlo Calenda, ancien ministre et actuel secrétaire du parti Azione, a effectué une visite remarquée à l’usine Maserati de Modène. Ce lieu symbolique pour l’automobile italienne, jadis fier bastion de l’innovation et du luxe, est aujourd’hui au cœur d’une crise profonde. « C’est une grande tristesse, » a confié Calenda, ému par la situation actuelle de Maserati. « J’ai travaillé dans le secteur, et nous avions fait un travail extraordinaire en réinventant cette marque pour les États-Unis, en modernisant l’usine et en développant de nouveaux modèles. Aujourd’hui, voir cette production réduite à 600 véhicules, c’est déchirant. » (NDLR : Carlo Calenda a travaillé pour Ferrari de 1998 à 2003 aux Etats-Unis et a participé aux lancement des 3200 GT et Gransport sur ce marché).

Cette baisse de production illustre bien la situation complexe de l’industrie automobile italienne, et plus largement européenne, en cette fin d’année 2024. Selon Calenda, les décisions stratégiques récentes, axées sur les dividendes plus que sur l’investissement, ont contribué à un déclin de Maserati qui s’inscrit dans un contexte d’abandon de soutien public à l’industrie. « Le gouvernement de Giorgia Meloni ne consacre pas un euro à la politique industrielle, à un moment où la récession frappe à la porte, » déplore-t-il. Dans le cadre de sa campagne, Carlo Calenda propose ainsi un plan clair et chiffré pour soutenir cette industrie emblématique, et en appelle à des réformes pragmatiques, loin des idéologies et proches des réalités économiques.

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Ce malaise industriel touche plus largement le secteur de l’automobile en Italie. Calenda estime que l’année 2025 pourrait s’avérer « catastrophique » sans investissements massifs, notamment pour alléger le coût de l’énergie et promouvoir la recherche dans les nouvelles technologies. La situation de Maserati, avec une production devenue marginale, est selon lui symptomatique d’une désindustrialisation progressive.

Dans l’attente de la première prise de parole du nouveau CEO de Maserati, Santo Ficili, la marque au Trident reste dans l’incertitude, sans plan concret à court terme, avec un nouveau Levante pour 2027. En clôturant sa visite, Calenda a rappelé l’importance de Maserati pour l’Italie, non seulement en tant que symbole de prestige, mais aussi en tant que source d’emplois et d’innovation. « Si l’on veut préserver cet héritage, il est temps de cesser les calculs à court terme et de s’engager dans un projet de relance solide, » a-t-il conclu.

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3 Commentaires

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  1. Je ne suis pas devin, ni meilleur que les dirigeants de Maserati, mais ils veulent être précurseurs dans l’électrique alors qu’ils rament dans le thermique.
    Le marché US, ils ne sont pas prêt pour l’électrique, fallait pendant encore quelques années leurs données du gros thermique. Pour avoir passé plusieurs séjours la bas, de la sportive Européenne c’est Ferrari, beaucoup de Porsche, Aston mais pas Maserati.
    Idem pour les premiums BMW, Mercedes, Audi, pas Alfa.
    Ils veulent du 6 cylindres minimum, idéalement du V8. Alors un Folgore ou une Alfa 2.0 280 cv, ils s’en cognent.
    Et chez nous, vous avez déjà été dans un showroom Maserati ou Alfa, une misère.
    Je pense qu’il faut déjà gommer tout cela.

  2. Tout le monde sait qu’il faut arrêter avec le court-termisme. Mais Elkann et surtout Tavares, ainsi que l’ensemble du CA, sont-ils d’accord ?

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