Maserati casse le prix de son SUV électrique en Chine au niveau d’une voiture premium : une baisse historique pour tenter de sauver le marché ?

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Il y a un mois à peine, Maserati surprenait les États-Unis en lançant une campagne de remises spectaculaires, jusqu’à 50 000 dollars sur ses modèles électriques. C’était déjà un signal alarmant pour une marque longtemps protégée par son aura de luxe. Mais ce qui se passe aujourd’hui en Chine est encore plus saisissant : le SUV électrique Grecale Folgore vient d’y voir son prix… littéralement pulvérisé.

De 898 800 de yuans (environ 109 000 €) affichés au catalogue, le même modèle s’affiche désormais à partir de 358 800 de yuans, soit environ 43 500 €. Le tarif d’une voiture premium en Europe, pour un SUV 100 % électrique badgé Maserati. Une chute vertigineuse qui interroge.

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Baisse de prix historique

À ce prix cassé, le Grecale Folgore n’a plus rien à voir avec le produit ultra-luxueux imaginé par Maserati. L’opération n’est pas un coup isolé : de Shanghai à Suzhou en passant par Nanjing, plusieurs concessions ont simultanément embrayé sur la promotion. Dans certains cas, il s’agit même de stocks entiers “achetés” par des distributeurs, qui fixent ensuite librement leur prix pour éviter que les voitures ne leur restent sur les bras.

Le modèle lui-même n’a pas changé. Il reste un SUV électrique de 410 kW, 820 Nm et plus de 530 km d’autonomie. Mais la brutalité du repositionnement l’envoie directement affronter les marques chinoises les plus agressives du marché, comme Xiaomi, NIO, Li Auto, Wenjie ou encore BYD. Le badge au trident se retrouve soudain au même niveau tarifaire que des constructeurs dont l’accès au marché repose sur l’innovation logicielle et la compétitivité industrielle, bien plus que sur le prestige historique.

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Les ventes en chute libre, même en Chine

Pour comprendre un tel virage, il faut regarder les chiffres. Maserati traverse une période extrêmement difficile. En 2024, la marque a livré seulement 11 300 voitures dans le monde, soit une baisse de 57 % par rapport à 2023. Et la Chine, autrefois marché stratégique après les États-Unis, n’a enregistré que 1 209 ventes l’an dernier. Sur les cinq premiers mois de 2025, seulement 384 unités ont trouvé preneur. Le résultat est simple : les stocks se remplissent, les concessionnaires suffoquent, et les remises massives deviennent le seul moyen de sauver la fin d’année.

Une marque de luxe face à un marché chinois innovant

Le marché automobile chinois n’a jamais été aussi impitoyable. L’électrification et l’explosion de l’intelligence embarquée ont rebattu toutes les cartes. Le client chinois compare désormais un véhicule non plus selon son prestige ou son histoire, mais en fonction de son expérience numérique, de ses capacités de mise à jour en continu, de son autonomie réelle ou de la sophistication de son cockpit digital.

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Dans cette nouvelle grille de lecture, les atouts traditionnels de Maserati : design, blason, finition artisanale, mécanique noble, perdent de leur superbe. Une voiture électrique, surtout dans cette tranche de prix, doit pouvoir rivaliser avec les géants technologiques que sont devenus les constructeurs chinois. Or, le Grecale Folgore n’évolue que sur une plateforme 400 V, et peine à suivre le rythme effréné de l’innovation locale. Même Porsche, pourtant suréquipé en image et en désirabilité, enchaîne les mauvais trimestres en Chine.

“Sauve-qui-peut” temporaire ?

La décision de casser ainsi les prix du Grecale Folgore en Chine ressemble à un ultime geste désespéré. Une dernière tentative pour reconquérir un marché où la marque ne pèse plus grand-chose, mais où elle avait autrefois construit l’essentiel de sa croissance. Maserati peut-elle rebondir dans un marché automobile redéfini par la technologie plutôt que par l’héritage ? Le futur plan produit, prévu pour 2026, devra répondre à cette question de manière radicale.

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En attendant, le Grecale électrique à 43 500 € restera comme l’un des signaux les plus violents de cette crise. Non seulement Maserati accepte de renoncer à sa marge, mais elle renonce aussi à une part de son aura. Un choix qui peut paraître tragique pour une marque de légende… mais probablement nécessaire pour éviter de disparaître dans un marché chinois qui n’attend plus personne.


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3 avis sur « Maserati casse le prix de son SUV électrique en Chine au niveau d’une voiture premium : une baisse historique pour tenter de sauver le marché ? »

  1. Stellantis were pricing Maserati’s – both ICE & BEV – at stupidly high levels, ones which the brand couldn’t stand over. Its been said time & time again. Its not a BEV issue, its a Maserati/Stellantis issue. The brand’s sales are suffering because of poor decisions by its management team

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  2. L’idée semble extrêmement délétère pour l’image de marque ! Bon courage pour revendre des voitures à prix normal derrière. Et quid des actuels propriétaires, dont la valeur à la revente de leur engin vient de prendre un gadin monumental ?

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