Cette édition limitée de la Fiat Topolino coûte le prix d’une vraie voiture

Il y a dix ans, avec 13 490 €, on pouvait repartir du concessionnaire Fiat au volant d’une vraie voiture : une Panda, une Punto ou même une petite 500 d’entrée de gamme. Aujourd’hui, en 2025, cette somme suffit à peine… pour une Fiat Topolino. Pire : pour sa version la plus snob, la Vilebrequin Collector’s Edition, une voiture sans permis qui plafonne à 45 km/h.

3 500 € de plus pour s’offrir l’esprit Saint-Tropez

À l’origine, la Topolino, cousine italienne de la Citroën Ami, débute à 9 890 €, contre 7 990 € pour la Française. Même base technique : une boîte en plastique, 8,2 ch, 75 km d’autonomie en ville et une vitesse de pointe de 45 km/h. La grande différence ? Le style. Fiat joue la carte glamour, à coups de coloris pastel, de capote de toit Dolcevita et de détails rétro.

Mais avec l’édition spéciale Vilebrequin Collector’s Edition, on franchit un nouveau cap : 13 490 € pour un quadricycle électrique, fabriqué au Maroc, dont le principal atout n’est ni un moteur plus puissant, ni une autonomie rallongée… mais une atmosphère « Saint-Tropez » vendue clé en main.

Résultat de la collaboration entre Fiat et Vilebrequin, la marque de maillots de bain chics, cette série limitée mise tout sur le storytelling. Livrée bicolore bleu marine et blanc, coffre arrière avec douchette intégrée pour rincer le sable de ses pieds avant de poser ses espadrilles sur les tapis de sol en teck nautique. Les sièges et la planche de bord portent fièrement la tortue de la marque Vilebrequin. Chaque exemplaire est livré avec un kit d’accueil, un porte-clés tortue et une lettre de bienvenue signée par les patrons de Fiat et Vilebrequin.

Une voiture sans permis au prix d’une vraie Fiat d’hier

En 2015, Fiat vendait des Panda neuves à partir de 9 990 €, des Punto à prix cassés et des 500 d’entrée de gamme à 12 990 €. Pour 13 500 €, on repartait donc avec une vraie voiture, quatre places, 150 km/h sur l’autoroute, un coffre digne de ce nom… et la liberté d’aller plus loin que la plage du coin.

Dix ans plus tard, Fiat vous vend pour le même budget un objet de mode de 8 ch pour flâner en bord de mer. À qui la faute ? À la mode de la micro-mobilité, au positionnement chic de la Topolino et, surtout, à l’inflation galopante qui fait grimper le prix de la moindre citadine au-delà de 17 000 €.

Le prix de l’émotion ?

Une centaine d’exemplaires seulement seront fabriqués pour l’Italie et la France. Suffisant pour séduire une poignée de vacanciers aisés qui préfèrent se balader pieds nus entre le yacht et la plage plutôt que de rouler en Panda.

Reste à savoir si cette petite voiture sans permis électrique vendue au prix fort trouvera son public. La Topolino « classique » rencontre déjà un certain succès face à l’Ami, grâce à son look plus charmeur. Mais à 13 490 €, la version Vilebrequin frôle dangereusement le prix des petites voitures thermiques d’occasion, parfois bien plus polyvalentes.

Pour Fiat et Vilebrequin, l’essentiel est ailleurs : cette édition spéciale vend un art de vivre  balnéaire et durable. Un symbole d’éco-responsabilité joyeuse, dit-on. Sauf qu’à ce tarif, on peut aussi acheter un billet d’avion pour la Riviera… et louer une vraie voiture une fois sur place.