Ferrari lui dit qu’il est impossible de réparer cette 296 GTB, il va quand même essayer !

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Lamborghini Revuelto, Ferrari 458 Spider, Lamborghini Aventador SVJ… Depuis des années, le YouTubeur britannique Mat Armstrong s’est fait une spécialité : racheter des supercars accidentées que tout le monde considère comme perdues, puis les ramener à la vie devant sa communauté de plusieurs millions d’abonnés.

Cette fois, le défi est d’un tout autre niveau. Mat s’attaque à l’une des Ferrari les plus technologiques de la gamme actuelle : une 296 GTB 830 ch, presque neuve, mais détruite au point que même Ferrari a préféré baisser les bras.

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Une Ferrari 296 GTB presque neuve, détruite en quelques secondes

La Ferrari 296 GTB, c’est une des dernières supercar hybride de Maranello : V6 3,0 litres biturbo, moteur électrique, 830 ch combinés, 0 à 100 km/h en 2,9 s. Autant dire qu’avec le contrôle de traction désactivé, le moindre excès de confiance peut très vie mal tourner. C’est exactement ce qui est arrivé à l’exemplaire acheté par Mat. Voiture britannique, expédiée à Chypre, propriétaire sûr de son coup… jusqu’au moment où il décide de couper les aides, sur route ouverte. Perte de contrôle à haute vitesse, glissade, mur, choc violent sur l’arrière : la 296 finit totalement éventrée côté droit, suspension arrachée, châssis touché, plancher perforé.

La voiture est alors déposée chez Ferrari Chypre. Le constructeur examine les dégâts, établit un devis “astronomique” et, surtout, explique qu’une 296 “aussi endommagée” n’a jamais été réparée dans le réseau. En clair : mieux vaut considérer la voiture comme irréparable et passer à autre chose.

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Ferrari jette l’éponge, Mat arrive avec 11 000 $ de pièces

Là où la plupart des propriétaires auraient accepté le verdict, Mat Armstrong y voit… le projet parfait pour sa chaîne YouTube. Il rachète la voiture sinistrée et se rend à Chypre avec environ 11 000 dollars (9 000 £) de pièces d’origine Ferrari sous le bras : tirants de direction internes et externes, amortisseur avant, moyeu, éléments de suspension, petite quincaillerie.

Ferrari accepte un compromis étonnant : la 296 reste dans la cour de la concession, Mat et son équipe peuvent utiliser l’outillage de la marque pour changer des pièces afin de la remettre sur quatre roues et essayer de démarrer la voiture.

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La scène est surréaliste : au milieu des Ferrari neuves, on voit cette 296 GTB à moitié démembrée, l’avant droit posé à nu, les mécanos de Mat qui remplacent les rotules, ajustent les entretoises de triangles, reconstituent un amortisseur à partir d’éléments neufs et de pièces encore bonnes, et remettent en place un ensemble complet moyeu/disque/cétramique/étrier. On est loin du traditionnel atelier indépendant perdu dans une zone industrielle : ici, le “rebuilder” joue à domicile, chez Ferrari.

Casse-tête électronique et hybride que même Ferrari ne comprend pas

Une fois la voiture remise sur ses quatre roues, reste à la démarrer pour la charger sur un plateau et l’envoyer vers le Royaume-Uni. C’est là que les vraies difficultés commencent. Batterie 12 V reconnectée, contact mis… le tableau de bord s’allume, mais la 296 affiche immédiatement un message : “Hybrid system failure, go to dealer”. Impossible de lancer le V6, impossible même de dialoguer correctement avec les calculateurs via l’OBD. Le technicien Ferrari qui branche l’outil officiel ne lit aucun code, comme si la voiture refusait de “s’éveiller”.

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Mat, ayant déjà travaillé sur une Lamborghini Revuelto PHEV accidentée, suspecte un “pyrofuse”, ce fusible pyrotechnique qui coupe l’alimentation haute tension et parfois empêche le démarrage après un gros choc. Mais ce fusible de la 296 semble gérer bien plus que ça. Pas de communication sur le réseau CAN, pas de diagnostic possible tant que certains calculateurs, capteurs, airbags et faisceaux ne sont pas rebranchés.

Ferrari pose alors une condition : pour pouvoir scanner réellement la 296, tout ce qui est relié au réseau doit être présent : airbags, capteurs, optiques, radiateurs, modules hybrides. En résumé, il faudrait presque reconstruire la voiture avant de pouvoir… commencer à la diagnostiquer. Même la procédure de purge des freins, normalement assistée par l’ordinateur Ferrari pour activer les valves de l’ABS, est impossible. Mat et son père finissent par purger “à l’ancienne”, sans pouvoir garantir un freinage optimal.

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Retour au Royaume-Uni

Comme si cela ne suffisait pas, une autre réalité apparaît dès que la voiture est mise sur pont : le châssis et le plancher ont beaucoup plus de dégâts que prévu. Sous le siège passager, un trou net dans la “peau” du plancher, avec les faisceaux électriques arrachés. Pour un modèle aussi récent, la construction est surprenante : une fine tôle ou panneau composite riveté sur des renforts structurels, pensé d’abord pour la légèreté. Sous l’impact, ce panneau a simplement… cédé.

Mat commande un plancher neuf chez Ferrari. La pièce arrive, ultra légère, presque “flasque” tant elle semble fine. L’équipe découpe l’ancien plancher, meule les têtes de rivets, perce, puis vient présenter la nouvelle pièce par-dessous.

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Pour finir, le dessous est repeint pour reproduire au mieux la teinte gris utilisée par Ferrari. Ce n’est pas un travail “concession”, mais pour une voiture que tout le monde condamnait, l’approche est très propre.

131 000 dollars engagés pour sauver une Ferrari “irrécupérable”

Entre le prix d’achat de la 296 GTB accidentée (environ 130 000 $), les 11 000 $ de pièces commandées immédiatement, les nouveaux éléments de carrosserie, les modules airbag, le transport Chypre vers le Royaume-Uni et tout ce qui suivra, le projet dépasse déjà les 140 000 $.

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Et encore, à la fin de la première vidéo, la Ferrari est loin d’être réparée : le moteur et la batterie hybride doivent encore être déposés pour traiter certains dégâts structurels, l’arrière droit est un puzzle de tôles, de câbles haute tension orange et de durites, le toit doit probablement être décollé pour remplacer correctement l’aile arrière, et la voiture refuse toujours de démarrer.

Pour Mat, le risque est énorme. Certes, ses vidéos sur la 296 GTB cartonnent déjà sur YouTube, mais il n’a aucune certitude de pouvoir remettre la voiture sur route, ni même de maîtriser tous les secrets de cette plateforme hybride ultra-sophistiquée.

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Au-delà du spectacle, cette 296 GTB démontée pièce par pièce soulève une vraie question : que deviendront ces supercars hybrides dans 10 ou 15 ans, lorsqu’elles auront connu quelques chocs, des problèmes de batterie ou des pannes électroniques complexes ?

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