
Ferrari est la fille d’Alfa Romeo, tout amateur le sait ! La Scuderia, fondée en 1929, fut l’écurie de course du Biscione, jusqu’en 1938, avant que le grand Enzo ne vole de ses propres ailes, et fonde Ferrari en 1947. Aujourd’hui, le meilleur des deux marques fusionne dans l’Alfarrari : une carrosserie d’Alfa Romeo 2000 GTV abritant un V8 Ferrari !
Le moteur est issu de la “grande famille”
Nous avons déjà relaté ces derniers temps des « swaps » de mécanique, notamment en Australie avec la GTV de Tony Ricciardello et la Ferrari 308 Honda du World Time Attack Challenge. Le modèle du jour nous emmène une nouvelle fois en Australie, mais cette fois-ci, pas de moteur Honda ou Chevrolet : nous restons en terre italienne avec un coupé Alfa Romeo qui a troqué son légendaire moteur Bialbero pour un V8 Tipo F131 de 3,6 litres provenant de la glorieuse Ferrari 360 Modena.
Bien que le coupé Bertone soit déjà, à la base, un véhicule léger, une réduction du poids a été menée pour compenser la prise de masse liée au moteur Tipo F131, avec son nombre de cylindres deux fois supérieur à celui de l’originale, afin de maintenir le tout autour de la tonne. Résultat, le coupé dispose de 400 ch et 373 Nm, conférant à ce chef-d’œuvre peint en jaune un rapport poids/puissance impressionnant. Débuté en 2019, le projet a nécessité quatre ans de travail acharné, et tout cela a été documenté et filmé sur plus de 200 épisodes jusqu’à son dévoilement officiel en 2023. L’histoire continue cependant, pour améliorer le projet, et de nouvelles vidéos sont sorties cette année.
Faire preuve d’astuce

L’Alfarrari est partie d’une épave rouillée de GTV 2000, abandonnée sous un arbre, qui a été récupérée par un australien passionné, Jeff Micklem. Après avoir récupéré un moteur de Ferrari 360 Modena à faible kilométrage dans une casse de supercars d’Adélaïde, il a commencé la greffe.

Pour ce faire, la carrosserie a dû être retouchée, en remplaçant tous les panneaux depuis le montant B, sans oublier d’effectuer de nombreuses autres réparations de rouille sur la carrosserie avant de trouver comment loger le V8 de 3,6 litres sous le capot. Il a fallu modifier l’admission, créer des collecteurs sur mesure et modifier le sous-châssis pour faire de la place au moteur Ferrari qui se montre fièrement sur le capot, qui reçoit un panneau transparent pour mettre en valeur le V8 de Maranello..

Le moteur de la 360 était initialement conçu pour être placé au centre, entraînant les roues arrière. Mais avec sa nouvelle position à l’avant, Micklem a dû trouver un moyen de transmettre la puissance aux roues arrière. La solution est venue d’une transmission Subaru BRZ qui devait supporter les 400 ch du moteur.

Parmi les autres solutions astucieuses, on compte la fabrication d’un réservoir d’huile sur mesure pour le moteur à carter sec et l’installation des condenseurs de climatisation à l’arrière. Outre un système de chauffage, de ventilation et de climatisation moderne, la voiture est également équipée d’une direction assistée, d’un régulateur de vitesse et de vitres électriques, car, selon Micklem, l’Alfarrari doit être une “daily”.

Le projet a eu évidemment son lot de casse-tête techniques et quelques contrariétés, comme quelques grosses bosses malvenues sur le toit et la lunette arrière lors d’un montage de la voiture sur un plateau, mais des artisans de génie ont su tout réparer, alors même que la découpe et la forme du vitrage arrière du Bertone sont très particulières. A l’intérieur, la finition mélange de l’aluminium pour la console centrale et un ensemble sellerie / garniture de portes de couleur havane. Enfin, le volant à trois branches gainé de cuir reçoit un petit logo Ferrari.

Elle est bien opérationnelle !

Préparée pour le World Time Attack Challenge 2023, organisé à Sydney, l’Alfarrari a reçu un accueil chaleureux pour son niveau de finition et le souci du détail dont elle fait preuve. De la restauration complète d’une Alfa Romeo abandonnée à une pièce maîtresse sur mesure, cela ne plaira peut-être pas aux puristes, mais s’il devait y avoir un échange de moteur fou, mais justifié pour une Alfa Romeo classique, un Ferrari V8 serait la voie à suivre pour conserver un minimum de respect !

Jeff Minckley continue de plancher sur son œuvre, pour peaufiner encore la manœuvrabilité de la machine et le fonctionnement de l’ensemble mécanique, ce qui n’est pas une sinécure ! Après plusieurs pépins techniques rencontrés lors de différentes sessions track day, l’alfarrari semble désormais sur de bons rails !
J’en bave tellement elle me donne envie.
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