Carlo Chiti Stradale 90 : un moteur V8 hybride Alfa Romeo et un look de Maserati MC12 !

Monte-Carlo Automobiles est une marque monégasque fondée par l’italien Fulvio Ballabio au début des années 80, et qui s’était fait remarquer en 1990 avec la « Centenaire » à monocoque carbone. Quelques années plus tard, le petit constructeur confidentiel revient à la charge avec un nouveau modèle atypique. Dans la famille des supercars rares et atypiques, la Carlo Chiti Stradale 90 se pose là. Elle est le fruit de multiples évolutions.

D’abord, un concept à quatre carburants et quatre réservoirs !

Issue d’un partenariat avec la FIA et l’automobile club d’Italie pour développer les carburants non fossiles, Monte Carlo Automobiles présente en 2008 le concept « ALA 50 », dont le nom rend hommage au 50e anniversaire du Prince Albert (« ALbert Anniversaire 50« ). Entièrement en fibre de carbone, avec une ligne aérodynamique inspirée de Groupe C, la voiture est équipée d’un moteur V8 de 650 chevaux, dérivé d’Alfa Romeo, qui a la particularité d’être QuadriFlex fuel, c’est-à-dire alimenté soit par du GPL, du méthane, de l’éthanol ou de l’essence traditionnelle.

Elle est ainsi équipée d’un système d’alimentation avec quatre types de carburant différents (hydrométhane, GPL, bioéthanol et essence) et contient quatre réservoirs, ce qui permet de sélectionner le type de carburant directement depuis le cockpit. Les systèmes d’alimentation, bien que conçus pour la compétition, sont identiques à ceux des voitures de série destinées à un usage quotidien.

Puis, une Alfa Romeo de course aux airs de Maserati

Ce concept donne en 2010, une voiture de course concrète, la « Quadrifuel » mais avec une ligne moins radicale et un V6 3.0L Busso Alfa Romeo de 300 ch, sous le capot, également adapté aux carburants alternatifs. La voiture a de faux airs de Maserati MC12, mais les références à Alfa Romeo sont nombreuses, dont le « powered by Alfa Romeo », le petit Scudetto Alfa Romeo sur le spoiler avant et, sur le flanc, le logo Quadrifoglio sur un fond triangulaire blanc.

Puis, à l’occasion du 50e anniversaire d’Autodelta, en 2013, Montecarlo Automobile présente une nouvelle évolution baptisée Carlo Chiti MonzaCodeLunga GT. Figure clé de Ferrari, où il introduisit le moteur arrière sur la 156F1, Carlo Chiti fonda ATS après son clash avec le Commendatore puis Autodelta (qui devint le département course d’Alfa Romeo). Avec le Biscione, l’ingénieur Carlo Chiti fut responsable du développement de la Giulia GTA, des différentes versions de l’Alfa 33 et du retour d’Alfa Romeo en F1 à la fin des années 70. Chiti fut aussi un acteur essentiel de la fondation de Monte Carlo Automobile et travailla sur la conception du moteur de la Centenaire.

Enfin, la version route pour les 90 ans de Carlo Chiti

Cette « Codalunga » donna enfin naissance à la variante « routière » Carlo Chiti Stradale 90, dévoilée en 2014 lors d’une exposition de voitures historiques de Pistoia, à l’occasion du 90e anniversaire de la naissance du célèbre ingénieur Carlo Chiti. Le V6 3.0L Busso est remplacé par un moteur d’Alfa Romeo 8C (issu de la Maserati Granturismo, lui-même issu de Ferrari), couplé à un moteur électrique sur l’essieu avant développé par BAR Engineering. La carrosserie en fibre de carbone est fabriquée par Bellasi, un pionnier des composites en Italie, qui avait même créé sa propre Formule 1 au début des années 70.

À l’intérieur, vous trouverez un habitacle en carbone, des sièges Sparco, une boîte de vitesses séquentielle et d’élégantes vitres en plexiglas. Le design reprend à peu près celle de l’ALA50 et dela CodaLunga, avec ce profil très aérodynamique (que l’on trouvait déjà sur la centenaire) et cette pseudo face de MC12 surélevée. Par contre, si le logo QV est toujours visible sur les ailes, le petit Scudetto a disparu de la prise d’air avant. A l’intérieur, cela reste très spartiate. On se rapproche davantage du cockpit de voiture de course que de la GT luxueuse. Le levier de vitesses très haut et grand rappelle celui de la compétition, et l’habillage carbone de l’habitacle et du tableau de bord est assez brut de fonderie. On remarque les inscriptions Carlo Chiti et le gros logo Alfa Romeo qui trône au sommet de la console !

Le plan de production tablait sur une série limitée de 20 exemplaires avoisinant les 150 000 euros pièce, en versions GT et Spyder. Si cette automobile a brillé au salon Top Marques Monaco 2015, il est peu probable que beaucoup d’exemplaires aient été fabriqués, comme pour les précédentes créations de la marque.