Restomod Maserati Shamal : un classique des années 80 avec un cœur de MC20, au prix d’une supercar

Le restomod (concept qui consiste à moderniser une voiture ancienne) ne cesse de prendre de l’ampleur, et la Motor Valley italienne est très active dans cette niche, en témoignent les créations de Ares Automobili, MAT ou encore Kimera. Cette fois-ci, c’est Modena Automobili qui présente la Shamal restomod, que nous avons pu approcher au salon Top Marques de Monaco.

Maserati des années 80

La Maserati Biturbo est lancée en 1982, sous l’ère De Tomaso, qui avait récupéré la marque auprès de l’état italien après l’abandon par Citroën en 1975. La Biturbo était équipée d’un moteur V6 à double turbocompresseur, d’une suspension semi-active et d’un intérieur luxueux. Les premières séries reçurent une alimentation à carburateur pour les moteurs 2.0 litres et 2.5 litres (cette dernière pour les marchés export, désignée « E ») puis le coupé 2 portes se déclina en 4 portes, en cabriolet (carrossé par Zagato) en élégant petit coupé à deux places Karif sur la base du spyder (Fin 1987) et en coupé plus volumineux « 228 », dotée cette fois-ci d’un V6 2.8 litres.

La Shamal arrive en 1989 pour célébrer le 75ème anniversaire du Trident. Conçue par Marcello Gandini, le papa de la Countach, de la Miura ou encore de la Diablo, elle reprend la ligne de la Biturbo mais s’en démarque avec des phares doubles (un rond, un rectangulaire) et une carrosserie plus musclée. La Shamal est également dotée d’un plus gros moteur, le dernier vrai moteur Maserati avant le rapprochement avec Ferrari, à savoir un V8 en aluminium à 90°, de 3 200 cm3, à double turbo, délivrant 325 ch, supporté par une boite Getrag à 6 vitesses. La Shamal accélérerait de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes et ne fut produite qu’à 369 exemplaires jusqu’en 1995.

Le restomod

S’appuyant évidemment sur la renommée de la « Motor Valley » italienne, Modena Automobili a lancé le projet Restomod MA-01 Biturbo Shamal en 2022, revisitant la légendaire Maserati Biturbo. Dire que le projet était entre de bonnes mains relève de l’euphémisme, puisqu’il a réuni entre autres l’ingénieur Roberto Corradi, ancien chef du développement des produits chez Maserati et Ferrari, et surtout l’ingénieur Gianluca Di Oto, ancien chef du projet Maserati MC20.

La base de travail est un coupé Maserati Biturbo de 1983, avec une mise à jour du style pour correspondre au modèle Shamal. Le Restomod est équipé d’un moteur V6 Twin Turbo de 3,0 litres, porté à 500 chevaux, qui accélère de 0 à 100 km/h en 5,0 secondes et atteint une vitesse maximale de 290 km/h. Il s’agit ni plus ni moins que du V6 Nettuno moderne du Trident, que l’on retrouve par exemple sur la Maserati MC20. Le moteur est associé à une boîte de vitesses automatique ZF à 8 rapports, qui permet de changer de vitesse en 150 millisecondes seulement et garantit un confort de conduite exceptionnel.

L’arbre de transmission, les demi-arbres et le différentiel sont identiques à ceux de la Maserati Ghibli S. La suspension a été modernisée avec des éléments MacPherson à l’avant et des bras semi-traînants à l’arrière pour garantir une meilleure tenue de route. Le système de freinage, désormais assisté par des disques plus grands, ventilés et percés, associés à des étriers fixes Brembo, est complété par des pneus Pirelli PZero sur des jantes redessinées rappelant le style Shamal d’origine.

Une sacrée gueule

Le restomod MA-01 Biturbo Shamal propose une carrosserie repensée, en utilisant de l’acier et de la fibre de carbone pour alléger le véhicule. L’avant se caractérise par une calandre abaissée et des phares à LED qui évoquent la Biturbo, intégrés dans une structure en carbone. La carrosserie reçoit des prises d’air élargies pour le refroidissement du moteur et un splitter aérodynamique plus agressif. Quelques détails sont repris de la Shamal d’origine, comme cette sorte de béquet au pied du pare-brise qui surplombe le capot moteur.

La carrosserie présente aussi des renflements proéminents au niveau des passages de roues, un capot avec des prises d’air redessinées et une silhouette musclée. Elle est plus agressive grâce aux courbes imposantes des passages de roues, celles de l’arrière étant dûment asymétriques, en clin d’œil à la célèbre « coupe Gandini », pour une largeur totale de près de 187 cm ; Le nouveau capot, avec de nouvelles grilles d’entrée d’air, se caractérise par un renflement central d’environ 2,5 cm, nécessaire pour accueillir le nouveau moteur.

L’arrière est accentué par un becquet carré, de nouveaux phares et un diffuseur à double échappement, donnant un petit d’air d’Aston Martin à l’ensemble. La poupe se caractérise par une « queue tronquée » qui intègre un spoiler arqué volontairement carré et saillant en dessous. Le montant central est également bien plus épais que sur la version d’origine.

Très exclusif

Les intérieurs n’étaient pas encore visibles sur le modèle d’exposition. Modena Automobili proposera des sièges Recaro, tandis que le tableau de bord numérique TFT conserve la forme ovale des années 1990, intégrant un système d’infodivertissement avancé. Seuls 33 exemplaires seront produits (tiens, comme la 33 Stradale), assemblés à la main à Modène, avec de nombreuses possibilités de personnalisation pour chaque client. La livraison est prévue dans les 8 à 10 mois suivant la commande, avec des prix à partir de 585 000 euros.