Maserati : entre exclusivité et volume, la CEO a enfin tranché, donne un objectif de rentabilité, et un délai

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C’est un sujet que nous évoquons souvent ici : Maserati doit choisir sa voie. Faut-il devenir une marque de luxe à volume, à la manière de Porsche, ou au contraire se positionner comme une marque plus exclusive, dans l’esprit de Ferrari ou Lamborghini ? Après des années d’hésitation et de montagnes russes, la réponse semble enfin tomber.

Du rêve au cauchemar

Pendant longtemps, Maserati a symbolisé le rêve italien. Des modèles élégants, des moteurs nobles, une aura de prestige. Mais derrière cette image, les chiffres racontent une autre histoire. Après des années stables autour de 5 000 à 6 000 voitures par an jusqu’en 2013, la marque a connu une envolée spectaculaire pour atteindre 51 500 unités en 2017. Un succès éphémère : depuis, c’est la dégringolade. 11 300 unités en 2024, et probablement moins de 10 000 en 2025.

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Le revers de la médaille ? Des usines au ralenti, du surstock, des concessionnaires qui ferment, des ouvriers au chômage partiel… Maserati est passée en quelques années du rêve au cauchemar industriel.

2024, une année de silence avant la tempête

Après une année 2023 déjà inquiétante, 2024 aura été marquée par un étrange silence. Peu de communication, aucune vraie nouveauté, seulement la nomination d’un nouveau CEO… qui ne l’erest pas resté longtemps. Mais les choses ont enfin commencé à bouger : en juin 2025, Stellantis a un nouveau patron, et en octobre 2025, Jean-Philippe Imparato est officiellement nommé CEO de Maserati.

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Ancien dirigeant d’Alfa Romeo, il connaît la difficulté de relancer une marque italienne dans un grand groupe industriel. Et dès ses premières apparitions publiques, le Français a envoyé un message clair.

Maserati vise la rentabilité, pas les volumes

C’est lors du transfert de la production des GranTurismo et GranCabrio de Mirafiori vers Modène que Jean-Philippe Imparato a livré ses premières orientations pour Maserati :

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“Pour que Maserati soit active, il suffit de produire 15 000 à 20 000 voitures par an. Nous n’avons pas besoin de grands volumes. Nous ne devons pas devenir généralistes, mais avoir l’obsession du client et de la qualité. Un client en colère est un client perdu. […] Nos clients ne pardonnent pas les erreurs, mais cette équipe sait comment amener Maserati aux niveaux de rentabilité attendus.”

L’objectif est désormais clair : retrouver la rentabilité d’ici deux à trois ans, avec une augmentation de la valeur résiduelle de 5 %.

Maserati choisit la voie de l’exclusivité

Ainsi, la marque au Trident se range résolument du côté de Ferrari et Lamborghini, avec un positionnement tourné vers le luxe exclusif plutôt que vers le volume. Exit la tentation de rivaliser avec Porsche sur les chiffres de vente. Maserati veut produire moins, mais mieux. Pour les concessionnaires, souvent laissés à eux-mêmes ces dernières années, ce discours est porteur d’espoir. On peut y voir un message implicite : “nous allons vous soutenir davantage”.

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En fixant un horizon de 2 à 3 ans pour la rentabilité, cela nous amène à 2028 comme échéance probable pour une gamme Maserati enfin stabilisée, cohérente, et livrée dans de bonnes conditions.

La plateforme Giorgio conserve sa place

Autre point important confirmé par Imparato : la plateforme Giorgio, développée initialement pour Alfa Romeo, restera au cœur de Maserati.

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“Nous l’utilisons pour GranTurismo, GranCabrio et Grecale. Elle restera avec nous pour les dix prochaines années. Et nous pouvons aussi la raccourcir pour créer des modèles plus compacts. Tant que je peux l’utiliser, je le ferai.”

Une déclaration à nuancer : ces modèles viennent à peine de démarrer leur carrière, et leur cycle de vie pourrait s’étendre sur 8 à 12 ans. Quant à l’idée de “modèles plus compacts”, difficile d’imaginer autre chose qu’un nouveau coupé deux places, peut-être une résurrection du projet Maserati Alfieri ?

Le V6 Nettuno continue sa route

Enfin, Imparato a confirmé ce que beaucoup pressentaient : la transition électrique prendra plus de temps que prévu.

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“La transition électrique ne se fait pas dans les délais prévus, mais nous pouvons répondre aux attentes des clients en continuant à améliorer le V6”, a-t-il expliqué.

Le V6 Nettuno, joyau technologique maison, a encore de belles années devant lui. Et sans surprise, il sera électrifié pour répondre aux futures normes. Dans un groupe Stellantis où les moteurs nobles se font rares, il est logique que Maserati capitalise sur cette base exclusive.

Une nouvelle ère se dessine

En clair, Maserati a enfin trouvé son cap : produire moins, mais mieux, miser sur la qualité, sur l’expérience client, et sur une rentabilité durable plutôt que sur des volumes artificiels. Après des années de tâtonnements, cette stratégie, à la croisée de Ferrari et Lamborghini, redonne une direction claire à la marque au Trident.

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Reste à voir si la patience sera récompensée d’ici 2028. En attendant, Maserati va devoir reconquérir sa clientèle, reconstruire la confiance de son réseau, et prouver que son ambition d’exclusivité n’est plus un discours, mais une réalité.


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14 avis sur « Maserati : entre exclusivité et volume, la CEO a enfin tranché, donne un objectif de rentabilité, et un délai »

  1. Énorme soulagement à la lecture de cet article, la plateforme Giorgio n’est pas abandonnée. Le reste, c’est du bon sens mais il fallait l’avoir. Finalement Imparato était le bon choix en espérant qu’il reste en poste plus d’un an.

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    • Pas abandonnée pour les modèles actuels. Pour le Levante ce sera STLA Large. Pour les Quattroporte et le prochains Grecale aussi. Je pense que la plateforme giorgio pourrait être gardée pour des modèles très exclusifs produits à Modène… A comparer un peu comme le URUS partage du Audi et les Temerario et Revuelto ont leur propre plateforme.

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      • Pour les SUV pourquoi pas avec l’assise plus haute, pour un petit modèle comme préfiguré avec le concept Alfieri ou une Quattroporte ce serait une erreur.

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  2. C’est peut être une bonne idée de faire moins de volume chez Maserati, mais les dirigeants changent tout le temps d’avis. Les versions Folgore devaient bien se vendre, et ils n’en vendent presque pas.
    Pourquoi remplacer la plateforme Giorgio par la STLA large alors que rien ne dit que la seconde sera du meme niveau? Pourquoi ne pas garder la plateforme Giorgio Evo pour les future Alfa Romeo?
    On change de cap comme de chemise chez Maserati et Alfa Romeo.

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    • Je pense que, comme un Cayenne, URUS, Purosangue, la plateforme STLA Large peut faire l’affaire car le Levante sera un gros SUV. Ils doivent bien avoir une idée des qualités de la plateforme STLA Large vu que le nouveau Stelvio, avant d’être repoussé, était quasiment prêt.

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  4. Reste un problème de taille . Déjà FCA faisait peur, maintenant Stellantis encore plus. Qui a envie de mettre 150000 euros dans une Stellantis? Ce groupe et le précédent aussi a montré son incapacité à faire du haut de gamme.

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    • FCA ne faisait pas peur, PSA faisait peur. C’est quand Ferrari a repris le controle de la marque via FCA que Maserati a fait un bond en fiabilité et en qualité.

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  5. L’Alfieri fallait la produire en son temps et pas 100 ans après, c’est comme si Alfa Romeo se décidait de produire le Kamal maintenant une fois que le train est passé !

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  7. Bien mais je pense qu’ils prennent un gros risque quand même car des Maserati à moins de 120000€ se vendent mais à trop monter en gamme et vouloir devenir un vrai concurrent de Ferrari et vendre beaucoup plus cher, c’est pas sur que la clientèle suive

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    • après pour le moment, ils n’ont pas parlé de prix. Cela m’étonnerait grandement de voir la future Maserati Levante au prix d’une Ferrai Purosangue.

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  8. Y aura t il vraiment de nouvelles Maserati? Comme trop souvent avec les italiennes, à force de non renouvellement les clients partent. D’ici 2028 va falloir être patient ou acheter chinois🤣. La seule chance c‘est que Jaguar se plante aussi

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