
La descente continue pour Maserati. Le premier trimestre 2025 confirme ce que laissaient présager les précédentes données d’immatriculations : la marque au Trident enregistre un recul historique, tant en termes de chiffre d’affaires que de ventes, se rapprochant à des niveaux d’avant 2013. En attendant la présentation du nouveau plan produit, prévue avant fin juin, la situation reste plus préoccupante que jamais.
Chiffre d’affaires divisé par deux
Les résultats financiers publiés par Stellantis sont sans appel : le chiffre d’affaires de Maserati au premier trimestre 2025 s’élève à seulement 157 millions d’euros, contre 313 millions d’euros un an plus tôt à la même période. Une baisse vertigineuse de -50 %, qui confirme que la marque ne parvient pas à enrayer sa chute malgré les ajustements tarifaires annoncés en début d’année.
Pour rappel, Maserati avait déjà terminé 2024 avec un chiffre d’affaires annuel divisé par plus de deux par rapport à 2023 (1,04 milliard € contre 2,33 milliards €). Si la tendance actuelle se confirme, 2025 pourrait se solder par des revenus encore plus bas, potentiellement sous la barre des 700 millions d’euros.

Ventes en chute libre : retour à 2013
Sur le plan des volumes, le constat est tout aussi alarmant. Maserati n’a vendu que 1 700 véhicules dans le monde entre janvier et mars 2025, soit une baisse de -48 % par rapport aux 3 300 unités écoulées au T1 2024. La marque est ainsi renvoyée plus de dix ans en arrière, avec un niveau de ventes comparable à celui du premier trimestre 2013, où elle n’avait livré que 1 304 unités.
Si cette dynamique se poursuit, Maserati risque de passer sous la barre des 10 000 ventes annuelles, un seuil symbolique qui confirmerait une transformation structurelle de la marque… ou son déclin.

Une stratégie vers l’exclusivité assumée ?
Officiellement, Maserati n’a pas encore présenté de nouveau plan de relance, mais des déclarations récentes du CEO nommé en octobre 2024 laissent penser qu’un virage stratégique est imminent. Le dirigeant a promis un plan produit « qui rendra heureux tous les clients historiques », laissant entendre un retour à des modèles plus exclusifs, en rupture avec la logique de volume qui avait accompagné les lancements des Ghibli, Quattroporte ou Levante.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que Maserati avait atteint un pic de 11 900 ventes dès le premier trimestre 2017, la marque retombe aujourd’hui à un niveau sept fois inférieur. Même les modèles considérés comme stratégiques, comme le Grecale, n’ont pas suffi à inverser la tendance en 2024, et rien ne laisse penser que 2025 commencera différemment.
En attendant le plan de juin, un avenir encore flou
L’espoir repose désormais sur la présentation attendue d’ici fin juin 2025 d’un plan industriel complet. Il devra répondre à une double urgence : rassurer les investisseurs et convaincre les clients que Maserati n’a pas perdu son ADN. Si la marque assume sa transition vers une production plus réduite, elle devra au minimum proposer une vision claire et inspirante, capable de justifier cette baisse de volume par une montée en gamme qualitative et technologique.
Entre pertes financières, chute des ventes, désintérêt pour la gamme électrique Folgore et incertitudes industrielles (avec des transferts de production évoqués à Modène), Maserati est aujourd’hui à la croisée des chemins. Stellantis semble de moins en moins enclin à injecter massivement dans la marque, laissant présager un repositionnement plus discret dans le paysage du luxe automobile.
Une question s’impose, pourquoi Maserati n’ a pas mit en production l’Alfieri présentée en 2014 et qui avait été plébiscité aussi bien par la presse que le public ?, elle aurait certainement fait un carton. Mystère !
Quand on ne va pas aux salons et qu’on ne montre pas ses modèles il n’y a pas de visibilité ni de surprise.