Les Maserati qui prennent de la valeur (oui, il y en a !)

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On entend souvent que « les Maserati décotent ». C’est vrai… pour beaucoup de modèles produits récemment et à grand volume. Mais l’histoire de la marque regorge aussi d’exceptions, des autos qui, parce qu’elles sont rarissimes, sportivement légendaires ou stylistiquement uniques, montent ou se maintiennent très haut. Voici un tour d’horizon, chiffres à l’appui, pour remettre les pendules à l’heure.

La reine actuelle : MC12 Stradale, le cas-école

Icône de la renaissance sportive de Maserati au milieu des années 2000, la MC12 Stradale coche toutes les cases : base technique de la Ferrari Enzo, V12 atmosphérique, production infime (environ 50 exemplaires route) et palmarès GT1 de la version course. En août 2025, un exemplaire de la MC12 a atteint 5 202 500 $ à Monterey, devenant la Maserati moderne la plus chère jamais adjugée. Signal fort : dans un contexte chahuté pour la marque, ses pièces mythiques restent une valeur refuge.

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Les classiques : A6GCS, 250F & A6G/2000

Maserati A6GCS Fiandri & Malagoli. Photo RM Sotheby’s

Il y a bien sur les Maserati classiques qui sont rares et très courtisées par les collectionneurs les plus avertis :

  • A6GCS/53 Spider (Frua) : pur-sang des années 50, très courtisé ; à Pebble Beach 2018, un exemplaire s’est vendu 5 170 000 $.
  • 250F (1956) : monoplace de Grand Prix emblématique, victorieuse en son temps ; record à 4 620 000 $ (Pebble Beach 2014).
  • A6G/2000 et A6G/54 (Zagato, Frua, Berlinetta/Spider) : selon la carrosserie et l’historique, plusieurs prix entre 2 M$ et 4,5 M$ ces dix dernières années, preuve d’une demande solide pour les Maserati carrossées par les grands noms.

Les concepts comme la Maserati Boomerang (1972)

Photo Bonhams

Pièce unique dessinée par Giugiaro, la Maserati Boomerang est l’exemple parfait du collectible « art roulant ». Vendue 3,3 M€ à Chantilly en 2015, elle illustre la prime accordée aux objets uniques ayant marqué le design.

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Les « courses-client » très convoités : MC12 Corse & Tipo 61

Maserati MC12 Corse. Photo Bonhams.
  • MC12 Corse (2006) : déclinaison piste réservée à des clients triés sur le volet ; un exemplaire a atteint 3 811 000 $ (Scottsdale 2023).
  • Tipo 61 « Birdcage » (1960) : selon l’auto et son histoire, des prix frôlent ou dépassent régulièrement les 2 M$. La demande pour les barquettes Maserati de sport-protos reste structurelle.

Les cabriolets de Grand Tourisme : Ghibli, Mistral, 3500 GT Spyder

 Maserati Ghibli Spyder. Photo RM Sotheby’s

Les spyders signés Vignale ou Frua et les Ghibli SS 4.9 se distinguent par leur tendance haussière de long terme : plusieurs ventes récentes oscillent entre 550 000 $ et 1,5 M$ selon la rareté (prototype, SS, conversion usine), l’état et l’originalité. Ce ne sont pas des « fusées » comme les voitures de course, mais des piliers rassurants d’une collection italienne.

Quelques repères de ventes (sélection)

  • 2005 MC12 Stradale : 5 202 500 $ (Monterey, 14 août 2025).
  • 1955 A6GCS/53 Spider (Frua) : 5 170 000 $ (Pebble Beach, 2018).
  • 1956 250F : 4 620 000 $ (Pebble Beach, 2014).
  • 2006 MC12 Corse : 3 811 000 $ (Scottsdale, 2023).
  • 1972 Boomerang (concept) : ≈ 3,3 M€ (2015).
  • 1961 5000 GT « Indianapolis » (Allemano) : 1 677 500 $ (Pebble Beach, 2016).
  • 1971 Ghibli 4.9 SS Spider : 1 500 000 $ (Pebble Beach, 2016).
  • 1961 3500 GT Spyder Vignale : résultats récurrents entre 550 000 $ et 900 000 $ selon l’exemplaire.

Ce que ces Maserati qui prennent de la valeur ont en commun

  • Rareté forte (série minuscule, one-off, prototypes, carrossiers de prestige).
  • Pedigree sportif crédible (engagement usine/clients, titres, pilotes).
  • Mécanique « noble » (V12 d’origine Ferrari, grands 6-cylindres Maserati, boîtes manuelles).
  • Provenance claire & matching numbers, dossiers d’entretien/restauration impeccables.
  • Esthétique iconique (Giugiaro, Zagato, Frua…) qui séduit au-delà des modes.

Et les modernes ?

Non, toutes les Maserati modernes ne prennent pas de la valeur. La MC20 Cielo Primaserie a montré des pics sur le marché autour de 370–470 k$, mais il s’agit davantage d’une prime de nouveauté/édition limitée que d’une tendance structurelle comparable aux classiques. Hors séries spéciales très contraintes, les récentes Maserati suivent la décote classique.

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Maserati MC20 Cielo Primaserie

Dans les quelques exceptions, les éditions limitées et presque introuvables Maserati GranCabrio Fendi. Et ne parlons pas de l’inestimable concept Maserati Alfieri qui a récemment rejoint la collection du musée Umberto Panini.

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Maserati Alfieri

Dans les autres candidates modernes, la MCXtrema pourrait suivre le chemin de la MC12 bien qu’elle n’ait pas de palmarès sportif. Son exclusivité et ses performances extrêmes en font une candidate idéale à une Maserati qui prendra ou, dans le pire des cas, maintiendra sa valeur dans le temps. D’ailleurs, une MCXtrema Stradale serait une idée bienvenue pour refaire la recette de la MC12 Stradale.

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Maserati MCXtrema

Enfin, le cas de la MC20 / MCPura est intéressant. Si ce modèle est pour le moment un peu boudé en neuf, il se pourrait que le jour où il ne sera plus en production, qu’il bénéficie du même phénomène que l’Alfa Romeo 4C, à savoir une cote qui repart à la hausse, supérieur au prix de vente neuf. S’il y a aujourd’hui un coup de poker à faire, c’est bien sur ce modèle. Quand on voit le prix de sa proche cousine Alfa Romeo 33 Stradale, ce n’est pas impossible.

Maserati MC20

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