ESSAI Maserati MC20 : la plus belle des supercars, boudée par les ferraristes

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Il n’était pas prévu que je rédige cet essai de la Maserati MC20. Après tout, elle a été présentée en février 2020, cela fait déjà cinq ans et elle a donc déjà fait l’objet de nombreux essais par la presse automobile. Mais après que mon concessionnaire Maserati Trident La Roche-sur-Yon m’ait prêté la Maserati MC20 le temps d’un après-midi, cela m’a démangé de donner mon avis sur cette voiture qui est peut-être la dernière de sa génération.

Ma Granturismo à gauche, la MC20 à droite

Design : l’un des plus beaux du moment

Le design de la Maserati MC20 est probablement le plus italien, le plus latin, des supercars contemporaines. Là où de nombreuses supercars sont de plus en plus guidées par l’optimisation extrême du flux aérodynamique, la MC20 offre un bon compromis entre courbes et efficience.

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C’est simple : durant mon essai, je me suis arrêté deux fois et, à chaque fois, des voitures se sont arrêtées pour me demander quelle était la marque et le modèle. Cinq ans après, cette Maserati MC20 est toujours un objet roulant non identifié. Cette MC20 semble encore plus exotique qu’une Lamborghini ou une Ferrari, le coloris « Rosso Vicente » aidant grandement à sublimer sa carrosserie.

Performance, sensation : une supercar à l’ancienne

À bord de la MC20, je retrouve la même sensation que dans une Alfa Romeo 4C : celle d’être dans le cockpit d’un gros karting, où les sensations ne sont pas aseptisées. Ce n’est pas pour rien que je ressens cette similarité. L’Alfa Romeo 4C, comme la MC20, a un moteur en position centrale arrière, un châssis en monocoque carbone et elles sont (ou ont été) assemblées dans l’usine Maserati de Modène. La MC20, c’est donc une 4C plus grosse, avec presque trois fois plus de puissance, car on passe d’un moteur 2.0L 4 cylindres de 240 ch à un 3.0L V6 de 630 ch.

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Le moteur 3.0L V6 est situé juste derrière les oreilles du conducteur !

Bref, dès que le moteur est bien chaud, j’accélère un bon coup, et j’adore ces moments-là car, à chaque fois que j’essaie une voiture, c’est toujours comme une première fois : l’appréhension de voir si je vais être déçu, surpris, enthousiasmé, etc. Donc j’accélère avec la MC20, et là, c’est le pied. Je retrouve des sensations que je n’avais pas vécues depuis bien longtemps. Le moteur de 630 ch et les 730 Nm de couple envoient toute la force dans les roues arrière et, à chaque accélération, quel que soit le rapport engagé, la voiture tortille de l’arrière et c’est vraiment plaisant. Les trois fois où j’ai ressenti cela, c’était avec la Lamborghini Gallardo, la Ferrari 458 et l’Alfa Romeo 4C.

Ce que j’ai aimé avec cette MC20, c’est que l’on retrouve, dans une voiture contemporaine, des sensations moins aseptisées que dans les dernières supercars. De plus en plus, les nouvelles supercars sont « faciles » à conduire. Ce n’est pas une mauvaise chose, c’est même une demande des clients. On voit bien que, à partir des 488 et Portofino, Ferrari a fait un pas en avant en termes de facilité de conduite (malgré le fait qu’elles soient toujours plus puissantes), tout en proposant un intérieur toujours plus luxueux. Cela a été aussi le cas chez Lamborghini, avec le passage de la Gallardo à l’Huracán.

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La MC20 est bien sûr facile à conduire, mais j’ai retrouvé plus de sensations « brutes » que dans les supercars plus récentes. J’ai aussi retrouvé, dans la conduite de cette MC20, un peu de la Ferrari 458 que j’avais pu essayer dix ans plus tôt sur circuit (sans le bruit du V8 atmo). C’est pourquoi je trouve intéressant le positionnement de la MC20, comme une Alfa Romeo 4C (souvent jugée comme une mini-supercar) devenue supercar. Je ne la comparerais pas à la dernière Ferrari 296 GTB qui, bien que ce soit une Ferrari contemporaine avec moteur V6, est dans une autre catégorie de puissance (880 ch…), ou encore à la Lamborghini Temerario et son V8 de 920 ch…

Paradoxalement, alors que la MC20 est encore produite, elle est plutôt comparable à d’anciennes générations de supercars.

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Maserati MC20Ferrari 458 italiaFerrari 488 GTBLamborghini Huracan Evo
MoteurV6 3.0L 630 chV8 4.5L 570 chV8 3.9L 670 chV10 5.2L 640 ch
0 à 100 km/h2,9 sec3,4 sec3 sec2,9 sec
0 à 200 km/h8,8 sec10,3 sec8,3 sec9 sec
Vmax326 km/h325 km/h330 km/h325 km/h
Poids1475 kg1380 kg1370 kg1422 kg

Sonorité du V6 : décevant

Un des points faibles de la MC20 est clairement le bruit du moteur. Là où un V8 atmo d’une 458, un V8 turbo d’une 488, le V10 atmo d’une Gallardo ou le V10 atmo d’une Huracán ont un côté grisant, le V6 de la MC20 fait ce qu’il peut. La sonorité n’est pas désagréable, mais ce n’est pas le côté grisant que l’on peut attendre d’une supercar. J’en ai parlé avec un ingénieur Maserati qui m’a indiqué qu’ils ont fait le maximum à ce niveau, par rapport à ce que pouvait offrir le moteur. Je trouve quand même qu’on reste un peu sur sa faim.

Quand on entend ce qu’un V6 Busso Alfa Romeo pouvait offrir il y a plus de vingt ans, ou ce que le dernier V6 PHEV Ferrari peut offrir aujourd’hui, je pense que le cahier des charges n’a pas été rempli. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je n’aurais pas validé le lancement de la MC20 tant que la sonorité n’avait pas été améliorée.

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J’ouvre une parenthèse : quand vous allez chez Maserati et que vous hésitez entre un Grecale Trofeo avec le V6 Nettuno ou un Levante V6 ou V8, et que vous démarrez les moteurs… eh bien, vous repartez avec le Levante. Je ferme la parenthèse. La sonorité, c’est la signature de Maserati.

Prix : trop cher ? Cela dépend pour qui

Si l’on met de côté la sonorité du V6, le principal « non-succès » de la MC20 est probablement son prix. Cela fait maintenant plusieurs années que je participe à des sorties voitures avec d’autres propriétaires de voitures italiennes, et force est de constater que, quand on parle de la MC20, ce qui revient sur les lèvres, c’est : « Elle est très belle, mais pour le prix d’une MC20, je peux avoir une Ferrari ! » Ou encore : « Si j’achète cette MC20, elle va perdre plus de valeur qu’une Ferrari ». Et ces arguments sont vrais, je ne peux pas dire le contraire. Pour moins de 300 000 €, il est possible d’avoir une Ferrari 296 GTB neuve, ou encore d’accéder à de nombreux beaux modèles d’occasion.

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Par contre, et malgré elle, une MC20 sera bien plus exotique qu’une Ferrari ou une Lamborghini, qui vendent chacune bien plus de 10 000 voitures par an, là où Maserati a produit, depuis 2020, un peu plus de 2 000 exemplaires de la MC20.

Pour ce qui est de l’argent, peut-être aussi que la MC20 n’est pas destinée à ceux qui regardent systématiquement la décote d’une voiture, mais à ceux qui s’en moquent bien. Finalement, n’est-ce pas là la définition du luxe ?

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Futur collector ? La dernière de sa génération ?

Selon moi, la MC20 a tout d’un futur collector. Elle est la dernière supercar de sa génération à offrir l’un des plus beaux designs, un châssis monocoque carbone fruit d’une collaboration entre Maserati et Dallara, un moteur V6 biturbo non hybride situé derrière les oreilles, et à procurer des sensations « brutes ».

On la juge peut-être trop chère aujourd’hui, comme à l’époque de l’Alfa Romeo 4C lorsqu’elle était produite et pourtant, la cote de cette dernière n’a cessé de grimper depuis la fin de sa production.

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Aussi, je peux rappeler que la Maserati MC20 a servi de base pour réaliser l’Alfa Romeo 33 Stradale, dont le prix avoisinerait les 2 millions d’euros. Donc, une MC20 à 250 000 ou 300 000 €, c’est presque une bonne affaire.

Cela peut être la dernière de sa génération. Un jour, cette MC20 sera remplacée (ou pas…) et, si c’est le cas, ce sera probablement par une version avec un moteur hybride PHEV, certes plus puissant, mais forcément accompagné de son lot de contraintes techniques et de poids supplémentaires (batterie, moteur électrique) qui vont avec.

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Pour qui est cette Maserati MC20 ?

Cette Maserati MC20 n’est clairement pas pour tout le monde (sinon ce serait un best-seller). Mais elle doit vous intéresser si :

  • Vous avez déjà eu plusieurs supercars et vous voulez une voiture italienne encore plus exotique qu’une Ferrari ou une Lamborghini.
  • Vous aimez les beaux designs italiens « à l’ancienne » et vous n’êtes pas convaincu par le design des nouvelles supercars.
  • Vous n’êtes pas regardant sur la cote d’une voiture car vous ne pensez pas à la revente à court terme.
  • Vous voulez une voiture qui vous offrira des sensations « pures », non aseptisées.

Si vous vous intéressez à cette MC20 et que vous hésitez, allez en admirer et essayer une chez un concessionnaire Maserati : vous pourriez craquer si vous vous reconnaissez dans les points ci-dessus.

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2 avis sur « ESSAI Maserati MC20 : la plus belle des supercars, boudée par les ferraristes »

  1. « Le design de la Maserati MC20 est probablement le plus italien, le plus latin, des supercars contemporaines. »

    Alors là je suis entièrement d’accord. Elle a un design qui me rappelle les Ferrari de fin 90 début 2000 avec des lignes tout en courbes, douces, rondes. Pas comme aujourd’hui avec un design qui tourne autour du CX avec des angles, cassures, et un manque d’harmonie cruel. Cette MC20 est magnifique.

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  2. Porsche hat für den Klang Akustiker im Einsatz.
    Der V6 Motor, 90 Grad Winkel, hat ungleiche Zündabstände, ev. auch ein Grund.
    Wie schön wäre ein V8!

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