
2025 devait être une année de transition pour Lamborghini. Elle l’est. Peut-être même plus que prévu. Avec l’arrêt de production de la Huracán, et alors que la nouvelle Temerario n’a toujours pas été livrée au moindre client, la marque de Sant’Agata Bolognese se retrouve pendant plusieurs mois avec seulement deux modèles en vente : l’Urus et la Revuelto. Un scénario qui aurait pu faire plonger les chiffres… si un modèle n’avait pas littéralement porté l’entreprise sur ses épaules : l’Urus. Et c’est bien lui qui, à lui seul, sauve l’année 2025.
Une année amputée d’un tiers de la gamme
Sur les neuf premiers mois 2025 (données officielles H1 + Q3), Lamborghini a livré 8 140 voitures, soit une baisse très modérée de 3,2 % par rapport à 2024. Une performance presque irréelle quand on se rappelle que la Huracán, historiquement 3 000 unités par an, n’a quasiment plus été livrée (seulement 633 exemplaires, les derniers produits). Alors qu’un constructeur automobile lambda souffrirait du moindre trou dans une gamme, Lamborghini fait presque jeu égal avec 2024… avec deux modèles au lieu de trois. Et ce, avant même que la Temerario n’entre en scène.
Urus : le pilier qui maintient tout l’édifice (nos chiffres)

Le tandem Urus + Revuelto fonctionne, mais c’est très clairement l’Urus qui porte la marque cette année. Lamborghini en a livré 5 995 sur les trois premiers trimestres, soit près de 75 % des volumes mondiaux. Et quand on plonge dans les chiffres par pays, cela devient encore plus frappant : partout où les immatriculations sont détaillées, l’Urus domine de façon écrasante, souvent à plus de 80 % du total.
Quelques exemples tirés d’octobre 2025 :
- États-Unis (premier marché) : 244 Lamborghini, dont 188 Urus. Malgré un léger recul (-6 % sur l’année), la marque ne livre tout simplement plus de Huracán et pas encore de Temerario.
- Allemagne (deuxième marché) : 58 immatriculations, dont 52 Urus. Stable malgré la transition.
- France : 118 Lamborghini sur dix mois, dont 101 Urus.
- Autriche : 14 Urus sur 15 Lamborghini.
- Espagne : 46 Urus sur 60 Lamborghini.
- Pays-Bas : volumes modestes mais explosifs : +108 % sur l’année, grâce encore… à l’Urus.
Partout la même histoire : le SUV porte la marque à bout de bras. Et ce leadership ne se limite pas à l’Europe : Au Japon, second meilleur score mondial en 2025 après les États-Unis, la marque progresse de +24 % (812 unités), malgré l’absence de Temerario. Là aussi, l’effet Urus est évident.


La Revuelto progresse… mais ne compense pas la Huracán
La Revuelto, première supercar hybride rechargeable de l’histoire de la marque, progresse fortement :
1 512 exemplaires livrés depuis le début de l’année. Mais ce niveau reste insuffisant pour compenser la disparition d’un modèle à gros volume comme la Huracán. C’est bien pour cela que la marque se retrouve cette année totalement dépendante du SUV. De plus, la Revuelto reste ultra-exclusive, chère (500 000 € et plus), et ses carnets sont pleins jusqu’en 2027. D’ailleurs, elle remplace plutôt l’Aventador, et contribue à la rentabilité… pas au volume.
Dans certains pays, la situation est plus tendue
La transition Huracán vers Temerario se ressent davantage dans certains marchés :
- Royaume-Uni : –27 % sur l’année, avec seulement 18 immatriculations en octobre. Et l’effet de la fin d’un avantage fiscal pour certains résidents comme pour Ferrari ?
- Belgique : légère baisse (-7 %).
- États-Unis : –6 %, mais toujours premier marché mondial.
| Pays | Janvier – octobre 2025 | Evolution |
|---|---|---|
| États-Unis | 2701 | -6% |
| Allemagne | 1030 | -1% |
| Japon | 812 | 24% |
| Royaume-Uni | 535 | -27% |
| Italie | 502 | 12% |
| Australie | 233 | 2% |
| France | 118 | 17% |
| Pays-Bas | 100 | 108% |
| Belgique | 85 | -7% |
| Autriche | 67 | |
| Espagne | 60 | 36% |
2026 : le record est possible
Si Lamborghini performe aussi bien en 2025 malgré ce trou dans la gamme, 2026 pourrait être une année record. Avec l’arrivée des premières Temerario, qui suscite déjà un enthousiasme comparable à l’époque des Huracán STO, le maintien des niveaux très élevés d’Urus SE et les carnets de commande de la Revuelto toujours pleins. La marque pourrait même dépasser les 11 000 livraisons annuelles, un cap symbolique que peu auraient imaginé possible il y a dix ans.
