La solution de Lamborghini pour sauver le moteur essence face à l’électrique

Alors que la majorité de l’industrie automobile se dirige à grande vitesse vers l’électrification, Lamborghini prend une autre voie. Une voie bruyante et pleine d’émotion mécanique : celle de la survie du moteur à combustion. Et la marque italienne croit avoir trouvé la clé pour préserver cette icône automobile dans un monde post-carburant fossile : le carburant synthétique.

Un V8 avec le carburant du futur

Avec la Temerario, Lamborghini présente un manifeste technologique. Son tout nouveau moteur V8 biturbo de 4,0 litres, capable de grimper jusqu’à 10 000 tr/min, est conçu pour fonctionner non seulement avec de l’essence classique, mais aussi avec des carburants synthétiques neutres en carbone.

Pour Rouven Mohr, directeur technique de Lamborghini, le message est clair : « Je ne dis pas que le carburant synthétique est meilleur que le carburant fossile, mais il pourrait être le sauveur du moteur à combustion. » Un discours qui tranche dans un contexte où le thermique semble condamné.

Lamborghini s’engouffre dans une faille législative : à partir de 2035, l’Union européenne interdira les véhicules thermiques… sauf s’ils utilisent des carburants neutres en carbone. Le V8 de la Temerario est donc un passeport pour la survie des moteurs thermiques en Europe.

Et cette technologie ne se limite pas aux nouveaux modèles. Comme l’explique Mohr, « la majorité de nos voitures produites il y a 60 ans existent encore ». Offrir une alternative synthétique, c’est aussi garantir que ces Lamborghini classiques puissent continuer à rugir sur les routes, bien après la fin des stations-service.

Dans un monde de véhicules silencieux, la firme de Sant’Agata Bolognese tient à rappeler que la passion automobile ne se mesure pas qu’en grammes de CO2 évités. Selon Mohr, l’électrique n’est « pas encore convaincant émotionnellement ». Et pour beaucoup, le son d’un moteur à combustion reste irremplaçable.

Le message est limpide : la Temerario, c’est la promesse d’une Lamborghini qui fait vibrer, même dans un avenir neutre en carbone.

Cette solution déjà partagée par d’autres

Lamborghini n’est pas seule dans cette croisade. Porsche, Ferrari, Bentley ou encore Bugatti explorent également les carburants synthétiques. Porsche a même ouvert une usine au Chili, utilisant le vent pour produire son propre e-fuel.

Mais le chemin reste semé d’embûches : le carburant synthétique coûte cher et sa production à grande échelle reste un défi. Toutefois, cela n’inquiète pas Lamborghini. Comme le souligne Molly Davidson, les acheteurs de supercars sont prêts à payer le prix fort pour garder le rugissement d’un V8.