Une Lotus Exige avec moteur V8 de Ferrari 488 GTB, préparé à 900 ch, sévit en Afrique du Sud (si Enzo et Colin voyaient ça !)

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Dans les années 60, Lotus et Ferrari étaient les grandes rivales en Formule 1. Lotus et les autres constructeurs anglais étaient les plus audacieux en termes de conception châssis et aérodynamique (l’architecture du moteur central arrière, les ailerons, les pontons, etc… sont introduits par eux), là où Ferrari, plus conservatrice en la matière, compensait par son savoir-faire dans le domaine des moteurs. Ferrari ironisait d’ailleurs sur ces artisans britanniques qu’il appelait avec mépris les “garagistes”, alors qu’il avait le statut de constructeur à part entière. Colin Chapman, en 1982, puis Enzo Ferrari, en 1988, sont partis, laissant derrière eux un immense vide.

Si Ferrari atteint aujourd’hui des records de ventes, de popularité et de rentabilité, Lotus a connu des crises existentielles plus profondes et tente aujourd’hui de se réinventer par l’électrique. En Afrique du Sud, un véhicule hybride entre les deux marques a été mis au point : on se demande quelle aurait été la réaction des deux monstres sacrés devant une telle création.

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En effet, la course de côte est le terrain de jeu favori des apprentis sorciers, grâce à une marge de liberté très importante dans certaines catégories pour laisser libre cours à ses délires mécaniques. L’exemple le plus parlant étant la pratique du “swap”, c’est à dire tout simplement le changement de moteur sur la voiture de base, comme nous l’avons vu juste récemment avec l’Alfa Romeo 4C Picchio de 700 ch.

Un moteur qui a eu une seconde vie

Dawie Joubert a débuté en sport automobile sur piste d’accélération, puis en Groupe N du Championnat sud-africain des voitures de production. En 2001, il a acheté sa première Lotus : une Elise Motorsport, sur laquelle il avait commencé des conversions. Son nouveau prototype basé sur l’Exige était motorisé par Honda à la base, mais en 2020, une Ferrari 488 est accidentée à Kyalami et une occasion se présente pour récupérer le moteur.

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Photo Stefan Kotzé pour SpeedHunters

Cette voiture Exige de course a troqué son 4 cylindres d’origine Toyota (qui n’était donc déjà pas celui d’origine) pour un V8 Ferrari F154 biturbo de 3,9 L, issu de la Ferrari F488 GTB, associé à une boîte de vitesses séquentielle à six rapports. En configuration d’usine, le V8 biturbo développe 661 ch à 8 000 tr/min et 760 Nm à 3 000 tr/min. Le moteur est ici amélioré, grâce à quelques modifications apportées aux turbocompresseurs IHI, à un échangeur thermique sur mesure et à la gestion révisée : il développait 765 ch en 2022 et 870 ch en 2023. HillClimb Monsters rapporte que le moteur développait 925 ch et un couple de plus de 900 Nm en 2024.

Pour maintenir au sol la voiture de 1025 kg, un package aérodynamique conçu par Andrew Brilliant chez AMB Aero a été intégré. Comme toujours, c’est l’aileron arrière qui est la pièce la plus extrême. Quant aux roues, ce sont des Porsche Cup à verrouillage central de 18 pouces montées de pneus slicks Michelin complets, section 245 à l’avant et section 335 à l’arrière.

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Dawie Joubert a remporté le titre de « King of the Kill » au volant de sa Lotus Exige lors de la Simola Hillclimb 2024, le “Pikes Peak” sud-africain, qui se dispute sur une route assez cabossée qui met les suspensions à rude épreuve. Vainqueur de sa catégorie, il termine 2e au scratch, à seulement 1 seconde du chrono réalisé par une monoplace. Pas mal !


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