Mansory Pugnator : le meilleur moyen d’être blacklisté par Ferrari

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Pugnator, le dernier blockbuster de Schwarzenegger ? Non, il s’agit tout simplement du dernier « massacre » esthétique de Mansory concernant le cheval cabré, avec cette fois-ci comme cobaye le SUV Ferrari Purosangue. Évidemment, le tuneur ne s’est pas gêné pour remplacer le blason Ferrari par le sien, et de rebaptiser le modèle du nom de Pugnator, qui signifie en latin « le combattant ». Avant d’en dire davantage sur l’édition spéciale « Tricolore » qui était présentée au salon top marques de Monaco, menons d’abord une réflexion sur les risques auxquels s’exposent les clients tentés par la personnalisation à outrance en dehors des règles.

Les départements de personnalisation, palliatif à la customisation abusive ?

Avoir une voiture unique au monde est devenue la nouvelle tendance incontournable du luxe : c’est le meilleur moyen de rechercher l’exclusivité, d’afficher sa réussite et de flatter son ego. Mais si l’on peut faire ce que l’on veut avec certains modèles, ce n’est pas le cas chez Ferrari, qui est très pointilleux sur la manière dont les propriétaires font usage de leurs bolides.

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Certes, le temps où Ferrari imposait le rouge comme couleur unique à la F40 est révolu, et, à l’instar d’autres griffes du luxe, le cheval cabré a développé son département de personnalisation « Tailor Made », qui permet de customiser sa Ferrari à sa guise. Les marques de prestige ont vite compris l’intérêt de leur clientèle pour cette offre sur-mesure et les substantielles marges que cela pouvait générer sur chaque modèle vendu, mais tout cela est très encadré. Les modifications doivent préserver l’image de marque du constructeur, tout en garantissant la valeur résiduelle du véhicule, puisque Ferrari reste le leader incontesté sur le marché de la collection. La personnalisation « constructeur » était aussi un moyen de reprendre le contrôle sur la customisation, qui peut réserver de belles surprises mais aussi des horreurs.

L’excommunication selon Ferrari

Ainsi, ceux qui se permettent de faire n’importe quoi avec une Ferrari peuvent le payer cher, ou plutôt ne pourront plus rien se payer de neuf à Maranello, et le fait d’être une star ne vous garantit aucune immunité : plusieurs célébrités ont ainsi été « mises à l’index » pour avoir enfreint les règles. En repeignant son modèle 458 Italia F1 en bleu électrique et en apposant des jantes noires qui ne provenaient pas du catalogue Ferrari, avant de la vendre aux enchères, Justin Bieber s’est retrouvé banni en 2017 de la liste potentielle des clients.

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Mansory, ou la preuve que luxe et bon goût ne font pas toujours bon ménage

Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion

Le cas d’école pour s’attirer les foudres de Maranello, c’est évidemment Mansory. Le spécialiste allemand du tuning, fondé par l’irano-britannique Kourosh Mansory, est connu pour ses préparations osées. Au-delà des reprogrammations moteur, l’entité est surtout réputée pour l’extravagance des modifications de sellerie et de carrosserie. Certes, celles-ci sont de haute qualité en termes de finition, mais très bling bling et plutôt de mauvais goût. Or, une ligne esthétique de Ferrari, ce n’est pas n’importe quoi.

Mansory a déjà fait son œuvre sur de nombreux modèles, comme la Portofino, la SF90 Stradale, la 488, la Roma ou encore les 599 GTB et 812 Superfast, qui furent toutes deux déclinées dans des modèles appelés « Stallone » (référence à l’étalon italien, oui comme Rocky). Carbone forgé, overdose d’appendices, selleries tape à l’œil, c’est comme si une Ferrari s’était retrouvée dans un délire bollywoodien.

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Un litige déjà par le passé

Des tensions ont d’ailleurs déjà existé entre Ferrari et Mansory par le passé. Un litige avait éclaté en 2011 à propos de la « 4XX Siracusa », une préparation basée sur la 488 GTB. Ferrari avait estimé que certains détails du kit carrosserie étaient trop proches du design de l’hypercar LaFerrari FXX K, plus particulièrement au niveau de la zone du capot et du pare-chocs avant.

Maranello avait intenté une action en justice pour contrefaçon, qui avait été déboutée dans un premier temps par un tribunal allemand, puis traitée en appel par la Cour de justice de l’Union européenne, puisque le tribunal fédéral allemand s’était estimé incompétent dans un dossier techniquement complexe. La cour avait donné gain de cause à Ferrari, en reconnaissant à la société Émilienne la pleine propriété des droits relatifs à la conception de la Ferrari FXX K et, par conséquent, la violation de la propriété intellectuelle connexe par l’entreprise allemande.

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Si le Predator était un SUV…

Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion

Revenons désormais au Pugnator, qui transfigure le Purosangue. Les boucliers sont redessinés et rendus plus agressifs, les prises d’air sont considérablement agrandies et la jupe avant entièrement redessinée en fibre de carbone. Mansory adore le carbone forgé, qui se caractérise par une texture donnant un effet marbré, et en met partout. On le retrouve sur une grande partie de l’avant, les boucliers, les jupes, les ailerons et même les coques de rétroviseurs.

Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion

Cette version Tricolore, qui ne sera produite qu’à 3 exemplaires, rend un « hommage » à l’Italie, passant du vert au blanc puis au rouge, en allant de la proue à la poupe. La face avant est peinte dans une teinte verte qui, conjuguée aux textures du carbone forgé, donne un rendu très « reptilien ». Il ne manquait plus que d’insérer des pupilles LED dans les phares et on avait une gueule de crocodile. A l’arrière, ce carbone forgé vire au rouge sang, donnant alors un effet plus démoniaque. On notera les 4 pots d’échappements alignés ainsi que le double aileron à ailettes, histoire d’optimiser la visibilité de la lunette arrière…

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Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion

L’habitacle passe mieux

Au milieu de cette orgie de carbone, l’habitacle sauve les meubles, façon de parler, et se montre presque élégant, en comparaison de la carrosserie. Le blanc immaculé, papal dirions-nous, domine l’intérieur, rehaussé par des accents rouges et verts, là encore pour rappeler le tricolore italien. Les passepoils, les ceintures de sécurité personnalisées, les appuie-têtes brodés et même le « marqueur de point zéro » volant participent à cette célébration patriotique. On remarquera dans le lot les palettes de changement de vitesses au volant, qui sont, elles aussi, aux couleurs de l’Italie. Dans les contreportes et sur les sièges, le nom Mansory et un écusson « Atelier Mansory » apparaissent en rétroéclairage.

Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion
Photo Nicolas Anderbegani pour Italpassion

Sous le capot, le V12 atmosphérique de 6,5 litres a été « retouché », avec une petite reprogrammation. Associé au nouveau système d’échappement sport à 4 flux, le bloc délivre désormais 755 ch et 730 Nm de couple, soit des valeurs respectivement en hausse de 30 chevaux et 14 Nm.

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Bref, les acquéreurs de ce Pugnator sont prévenus. Avec seulement 3 exemplaires, ils seront servis en matière d’exclusivité et ne passeront pas inaperçus. Par contre, ils ne seront pas les bienvenus à Maranello. A moins que la stratégie de la marque ait changé, et ferme davantage les yeux, afin de s’attirer une nouvelle clientèle et déconstruire son image « conservatrice » ?


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4 avis sur « Mansory Pugnator : le meilleur moyen d’être blacklisté par Ferrari »

    • Lächerlich ist das Wort, das den Vergleich zwischen einem BMW-Panzer und einem FERRARI beschreibt.
      Ein Perser, der auf dem Gipfel des schlechten Geschmacks seiner Zivilisation steht und sich mit Michael angello, der automobilen Mona Lisa, messen will! Aber du träumst Judas.

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  1. Il faudrait bien veiller à ce que la porte du zoo soit bien fermée en allemagne de manière à ce que le primate mansory ne s’en échappe pas ! Nous avons décidé avec Flavio Manzoni d’aller à la chasse au macaque maintenant, car la black liste ne suffit plus il nous faut employer le pugnatoricide ! Pour éradiquer la de-Ferrarisation !

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  2. Es wäre unklug von Ferrari, dem Marktführer des Automobilstils, die Augen vor der Quacksalberei dieser Clown-Firma zu verschließen.

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