
2025 est décidément en train de devenir l’année des Ferrari F40 en vente. Après la mystérieuse F40 « fantôme » aux kilomètres presque irréels en juin, la F40 « blue chip » proposée peu après, l’exemplaire estimé près de 10 millions de dollars en juillet, puis l’exclusive F40 Verde Fortunato apparue en août, voici qu’une nouvelle star s’apprête à entrer dans l’arène des enchères. Et pas la moindre : la Ferrari F40 livrée neuve à Alain Prost, quadruple champion du monde de Formule 1.
Cadeau de bienvenue pour le nouveau roi de Maranello
L’histoire de cette F40 commence en novembre 1989, à un moment charnière de la carrière d’Alain Prost, surnommé « Le Professeur ». À la fin de la saison, auréolé de son troisième titre mondial, le Français quitte McLaren et rejoint Ferrari pour 1990. Il devient alors le premier pilote engagé par la Scuderia depuis la disparition d’Enzo Ferrari. En guise de cadeau de bienvenue, quoi de plus naturel que de lui remettre les clés de la voiture la plus rapide du monde, cette F40 produite à seulement 1 315 exemplaires.
Le châssis numéro 83249, un modèle destiné au marché suisse, a été construit dans la configuration la plus pure : sans catalyseurs ni suspension ajustable. Prost en prend livraison… mais ne l’utilisera jamais. Avant de la revendre, il signe le toit de la voiture, une signature qui sera ensuite protégée par un vernis transparent toujours visible aujourd’hui.

La longue carrière de cette F40
Après Prost, c’est le pilote et collectionneur Graham de Zille qui acquiert la F40. La voiture apparaît alors dans l’édition d’avril 1997 du magazine Motor Sport, dans un reportage réunissant trois icônes : la F40, la 288 GTO et la F50. Le journaliste Andrew Frankel, subjugué, écrira cette phrase restée célèbre : « Dans l’art de la sauvagerie maîtrisée, la F40 n’a aucun équivalent. »


Les années suivantes voient la supercar voyager entre le Royaume-Uni, Jersey puis la France, toujours entre les mains de passionnés soigneux. En 2016, elle obtient même la certification Ferrari Classiche, confirmant qu’elle conserve son châssis, son moteur, sa boîte et sa carrosserie d’origine. La même année, elle est invitée à Maranello pour le concours célébrant les 70 ans de Ferrari. Elle y décroche une remarquable deuxième place de classe, preuve supplémentaire de son état exceptionnel.
Parmi les autres éléments marquants de sa vie récente, Ferrari Lyon remplace les bladders en 2019, opération validée jusqu’en 2028, avant qu’un service complet soit effectué en octobre 2025 chez Emil Frey Sportivo, concessionnaire officiel Ferrari à Munich. À ce jour, la voiture n’affiche que 2 961 miles (4 765 km), un chiffre dérisoire pour une F40 de 1989.


Une F40 récemment aperçue sur le marché
Fait intéressant : cette même F40 d’Alain Prost avait déjà fait parler d’elle en mai 2023, lorsqu’elle était proposée à la vente pour un prix estimé entre 2 500 000 et 3 000 000 euros. Deux ans plus tard, alors que le marché des F40 s’est envolé et que les exemplaires d’exception se multiplient à l’affiche des enchères, la voiture revient plus forte que jamais, portée par son pedigree unique et par une explosion d’intérêt pour le modèle.

Cette F40 sera proposée aux enchères à Abu Dhabi le 5 décembre 2025, avec une estimation comprise entre 3,2 et 3,7 millions de dollars (2,7 et 3,1 millions d’euros). Une somme colossale, certes, mais finalement cohérente pour un exemplaire à la fois très peu kilométré, certifié, parfaitement documenté, et surtout lié à l’un des plus grands pilotes de tous les temps.
