Mat Armstrong, YouTubeur bien connu pour ressusciter des supercars cabossées (ses deux dernières italiennes en date : Lamborghini Revuelto et Aventador SVJ), remet le couvert avec une Ferrari 458 Spider. Particularité : il a dégotté « la moins chère du monde », fatalement accidentée, et s’est lancé un défi spectaculaire : la remettre sur roues en 7 jours. Alors, que coûte vraiment une 458 « pas chère ».
7 jours de galères
À son arrivée à l’atelier, la Ferrari 458 Spider donne le ton : intérieur moisi, portière coincée, pare-chocs détruit, train avant martyrisé. La voiture est vendue non-roulante, mais le V8 atmo 4,5L n’a pas été touché. Mat tente de relancer la belle italienne : batterie morte, pinces, booster, rien… jusqu’au moment où, après plusieurs essais, le V8 démarre enfin, fumant ma, mais vivant. Pas question toutefois de la laisser chauffer à cause des radiateurs éventrés à l’avant.
Dans la foulée, démontage méthodique : pare-chocs avant, carénages, ailes, tout tombe et révèle un avant en aluminium sérieusement déformé. Côté impression générale, un détail fait grincer les dents : des soudures d’origine Ferrari franchement… parcimonieuses. « On paie le moteur et la boîte, le reste est gratuit », disait Enzo.
Diagnostic de la partie droite de la voiture : triangle supérieur cassé, biellette interne HS, et surtout crémaillère tordue… comme une banane. À l’arrière gauche : bras supérieurs plié, disque carbone fissuré. Côté freinage, la sentence tombe : deux disques carbone fissurés (un avant, un arrière). Même d’occasion, la facture sera salée.
Pour la structure avant (berceau, supports d’ailes et d’échangeurs en aluminium), Mat appelle Bob, un expert en soudure TIG. À l’arrière, la traverse qui porte refroidisseurs et câbles de frein de parking est déposée, redressée/peinte et boulonnée comme à l’origine. En parallèle, Mat dépose le quart arrière endommagé de la Ferrari. L’ajustage est long, les rivets et soudures bouchons se succéderont jusqu’au joint invisible que la carrosserie finira au mastic fin.
Pour transformer visuellement la 458 Spider, Mat reçoit un kit DMC : capot et ailes carbone s’ajustent… mais le pare-chocs en fibre est inmontable sans de nombreux ajustements. Il tente un pare-chocs de 458 Challenge, qu’il faut découper pour ajouter la serrure de capot (les Challenge ont des attaches rapides). Cette fois, ça passe.
Côté habitacle, les panneaux de portes ont été explosés par les airbags latéraux : direction sellerie. Les ceintures partent en reconditionnement. Mat veut installer une porte d’occasion mais les charnières ont probablement pris le choc. Malgré les réglages, l’alignement porte/aile reste imparfait.
Bonne nouvelle : la voiture est finalement ses quatre roues, chaussée en jantes Speciale et Michelin PS4S. Mauvaise nouvelle : en présentant les phares, Mat découvre qu’il y a encore un décalage de quelques précieux millimètres… Mat choisit de prendre son temps : pas de peinture tant que les ajustements ne sont pas parfaits.
L’addition provisoire
- Achat de la Ferrari : £58 000 (env. 65 000 €)
- Pièces & travaux engagés (J6) : £24 078 (environ 27 000 €)
- Total à ce stade : 92 000 €
- Prix d’entrée en marché d’une 458 Spider roulante : environ 144 000 € (référence relevée par Mat)
Sur le papier, la marge existe. Dans la vraie vie, elle fond vite : sellerie, ceintures, peinture, faisceaux, réglages de géométrie, pare-chocs, phares à codifier potentiellement… et le temps passé (qui vaut de l’argent, même sur YouTube).
Bonne affaire… ou gouffre financier ?
L’histoire n’est pas finie, mais une Ferrari 458 “pas chère” n’existe pas. Elle se paie à l’achat ou elle se paie en pièces, en heures, en sueur. Mat n’a pas gagné son pari des 7 jours. En revanche, il nous offre le mode d’emploi d’une restauration de supercar.
Alors, bonne affaire ou gouffre financier ? Pour l’instant, équation ouverte. Comptablement, le calcul reste positif. Mais la 458 Spider, même « la moins chère du monde », ne se répare pas en une semaine. A suivre…
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