
Décidément, Jean Alesi n’en finit pas de faire parler de lui dans le monde des Ferrari de collection. Après avoir vendu sa légendaire F40 en 2020 pour financer la carrière de son fils Giuliano en Formule 2, l’ancien pilote de F1 franco-sicilien s’apprête à se séparer d’une autre pièce rare de sa collection : sa Ferrari F92A de 1992, une véritable monoplace de Formule 1… qui n’a pas demarrée depuis près de 40 ans !
Une pièce d’histoire signée Scuderia Ferrari
Cette F92A n’est pas une Ferrari comme les autres. Elle a été pilotée par Alesi lui-même durant la saison 1992, à une époque où la Scuderia traversait une période de turbulences. Conçue par Jean-Claude Migeot, cette monoplace innovante se distinguait par son aérodynamique révolutionnaire… mais aussi par ses faiblesses techniques. Son V12 de 3,5 litres développant 750 chevaux souffrait notamment de problèmes de fiabilité, avec des pertes de puissance de 40 à 50 chevaux face aux rivales Williams-Renault.
Offerte à Alesi par Ferrari à la fin de la saison, la voiture n’a plus jamais pris la piste depuis. Elle a passé les trois dernières décennies immobile dans la salle de sport de sa villa près d’Avignon, comme un trophée figé dans le temps.

Une mise aux enchères exceptionnelle à Paris
Mais l’histoire s’apprête à connaître un nouveau chapitre. La maison Artcurial Motorcars a annoncé que la F92A serait mise en vente le 27 janvier 2026 lors de la prestigieuse enchère Automobile Legends, organisée à l’Hôtel Peninsula à Paris. L’estimation ? Entre 3 et 4 millions d’euros. Une somme qui ne reflète pas seulement la valeur historique de la voiture, mais aussi sa provenance unique : directement issue des mains du pilote d’usine Ferrari lui-même.
Matthieu Lamoure, président d’Artcurial Motorcars, souligne que « ce qui rend cette voiture vraiment unique, c’est sa provenance : elle vient directement du pilote, certainement le plus populaire de sa génération ».
“Je veux qu’un passionné la fasse rugir à nouveau”
Pour Jean Alesi, la décision de s’en séparer n’a rien d’un renoncement, mais plutôt un geste de transmission. « En rentrant chez moi après avoir piloté ma Ferrari de 1995 à Monza, j’ai vu ma F92A immobile dans ma salle de sport. J’ai compris que sa place était sur un circuit », confie-t-il à l’AFP. Et d’ajouter : « J’ai décidé de la mettre en vente pour qu’un passionné lui redonne vie et fasse de nouveau rugir ce V12 de légende ! »
L’opération ne sera toutefois pas simple : redémarrer une Formule 1 de 1992 nécessite de retrouver les logiciels d’origine, indispensables pour activer en toute sécurité le moteur et ses nombreux capteurs. Mais le futur propriétaire aura la chance rare d’entendre hurler l’un des derniers V12 Ferrari d’époque.
L’héritage Alesi-Ferrari, entre passion et nostalgie
Jean Alesi, aujourd’hui âgé de 61 ans, reste l’un des pilotes les plus aimés de l’histoire de Ferrari. Arrivé à Maranello en 1991, il a offert à la Scuderia sa seule victoire en Grand Prix en 1995, au Canada. Avec 201 départs en F1 et une carrière marquée par son tempérament fougueux, il incarne une époque où la passion primait sur la technologie. En 2026, à Paris, sa F92A retrouvera les projecteurs. Une voiture imparfaite, certes, mais chargée d’émotions et de symboles. Comme un dernier hommage à un pilote qui a toujours mis le cœur avant tout le reste.