Covini C6W : la supercar italienne à 6 roues ! Ridicule ou ingénieux ?

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Les Ferruccio sont des gens têtus visiblement. Il n’est pas question ici de Ferruccio Lamborghini, mais de Ferruccio Covini ! L’automobile est jalonnée de personnages atypiques, qui se sont accrochés à leurs rêves en dépit des difficultés et de ceux qui les prenaient pour des farfelus.

Se démarquer pour exister

Né en 1948 dans une petite ville de l’Oltrepò Pavese, à Arena Po, Ferruccio Covini montre un grand amour pour les quatre roues et la grande vitesse depuis son enfance. En 1978, il fonde sa société, Covini Engeneering, travaillant déjà depuis quelques années sur un concept de voiture de sport à 6 roues.

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Comme d’autres aventuriers artisanaux, exister face à des géants comme Ferrari pousse à se démarquer. Là où Claudio Zampolli avec la Cizeta se focalisa sur un moteur V16, Covini opta pour les trois essieux ! « Le monde des supercars est un monde très complexe. Même réussir à se démarquer implique de se mesurer à des géants. Seuls des véhicules suffisamment innovants pour attirer des financements et des capitaux pour la recherche peuvent constituer un atout majeur. »

Tyrrell P34, l’inspiratrice

L’inspiration vient de la fameuse F1 Tyrrell P34, qui avait créé la sensation en 1976 avec ses quatre petites roues avant et ses deux grosses roues arrière. Conçue ainsi pour réduire la traînée, la monoplace britannique avait obtenu des résultats plutôt satisfaisants, et même une victoire en Suède avec Jody Scheckter.

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Photo Lothar Spurzem

Williams et Ferrari avaient aussi développé des prototypes de F1 à 6 roues, mais cela était resté dans les placards, avec les progrès de l’aérodynamisme et l’avènement de l’effet de sol. Les petites roues étaient coûteuses à produire et rendaient les arrêts aux stands plus longs et compliqués. Goodyear stoppa le développement des pneus spéciaux en 1977, obligeant Tyrrell à renoncer à son concept.

Quels avantages ?

Covini voulait transposer cette technologie à la route, mettant en avant les avantages que le double essieu avant était censé apporter : plus de grip avec une réduction du survirage, plus de puissance de freinage, plus de sécurité, plus de confort et une meilleure absorption des aspérités de la route. Néanmoins, faute de budget et de pneus adaptés disponibles, le projet est « en veille » dans les années 80 et 90, tandis que Covini se penche sur d’autres prototypes.

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C’est au début des années 2000 que tout se concrétise, avec l’achèvement de la C6W (pour 6 Wheels), qui fait ses débuts en 2005 au Salon International de l’Auto. Elle fait sensation avec ses quatre roues de 15 ‘’ à l’avant et les deux roues 20’’ à l’arrière. Le design lui procure des faux airs d’Ascari, la ligne de la C6W étant sobre et fluide, mais force est de constater que l’on a du mal à se faire à ce double essieu avant, qui n’est pas esthétique…

Côté mécanique, la voiture est équipée d’un moteur V8 Audi de 4,2 L monté en position centrale. Les performances promises annoncent un 0 à 100 Km/h en moins de 4 secondes et une vitesse de pointe de 299 km/h.

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Des inconvénients aussi !

Le concept a cependant des inconvénients : la mécanique est plus complexe, les coûts d’entretien sont plus élevés et le poids des trains roulants est évidemment plus conséquent, ce qui est en partie compensé par un châssis tubulaire recouvert d’une carrosserie en fibre de carbone. Ainsi, la C6W parvient à rester sous la barre des 1200 kilos. Mais tout cela induit un prix très élevé !

Prévue en production limitée de quelques exemplaires par an, on ne sait pas combien exactement sont sortis des petits ateliers, mais l’activité s’est tout de même poursuivie officiellement jusqu’en 2016. Très peu de vidéos de la C6W en mouvement existent, si ce n’est un roulage à Goodwood. Aux dernières nouvelles, une production « à la demande » a été relancée en 2022, avec un prix affiché de 580 000 euros. Pour les amateurs…et les fous ?

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2 avis sur « Covini C6W : la supercar italienne à 6 roues ! Ridicule ou ingénieux ? »

  1. Je me rappelle gamin avoir vu cette voiture dans un magazine « Salon 2xxx – Auto Journal ». Début des années 2000 dans la section des petits constructeurs. Elle m’intriguait beaucoup cette voiture avec ses feux de 206 🙂

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