
Récemment arrivé à bord de la 499P, le Britannique Phil Hanson nous éclaire sur son apprentissage. (depuis l’interview ci-dessous, les Ferrari ont fait un triplé et la voiture de Hanson partira 2e).
Il est le seul pilote à découvrir l’Hypercar de Ferrari cette saison. Philip Hanson a rejoint cette année l’équipage de la n°83, confiée à l’équipe AF Corse en championnat du monde d’endurance (WEC). Le Britannique partage ce week-end aux 6 Heures de Spa sa 499P à la livrée jaune avec Robert Kubica et Yifei Ye.

L’an dernier, Hanson pilotait l’une des Porsche 963 de l’écurie Jota. Ses premiers kilomètres en Ferrari 499P furent couvert en novembre, lors des rookie tests sur le circuit de Sakhir (Bahreïn). « Je n’ai pas tant roulé que cela lors de cette session, mais ce fut mon introduction à la voiture et à ses systèmes » confie Philip Hanson. La première session d’essais sur la durée a eu lieu en janvier à Losail (Qatar).
L’apprentissage s’est poursuivi, toujours au Qatar, avant la première manche du championnat, à l’occasion du Prologue d’avant-saison : « J’avais besoin de kilomètres au volant pour me familiariser avec la voiture. Mon but était de manœuvrer les systèmes présents à bord en fonction des conditions sans avoir besoin de faire appel à mon ingénieur ».

Lors de sa première sortie officielle, aux 1812 km du Qatar, le nouveau pilote AF Corse a célébré une belle 2e place. Le Britannique a aussi réalisé le deuxième meilleur chrono de tous les pilotes Ferrari, à huit centièmes de la marque d’Antonio Fuoco, habitué de la 499P.
Lors de la deuxième manche, à Imola, le Britannique assurait pour la première fois le départ de la numéro 83. Avec calme et maturité, il maintînt la Ferrari au deuxième rang pendant les premières heures de course.
La course du trio Hanson-Kubica-Ye se termina à la 4e place. « A Imola, j’ai aussi appris comment la voiture se comportait sur les vibreurs ».
Cette saison, il s’agit aussi de trouver la bonne carburation avec ses équipiers. Entre le calme Yifei Ye et l’expérimenté Robert Kubica, Phil Hanson a trouvé sa place : « J’ai été surpris de voir à quel point il a été facile de travailler avec eux. Nous sommes tous trois animés par le même objectif de victoire », témoigne-t-il.
En 2017, Phil Hanson prit le départ de ses premières 24 Heures du Mans avant même d’avoir atteint sa majorité. Trois ans plus tard, il remportait la catégorie LMP2. « Je suis un peu atypique, témoigne-t-il, dans le sens où j’ai commencé très jeune et accumulé beaucoup d’expérience pour mon âge ».

Phil Hanson
CV Express
Né le 5 juillet 1999
Vainqueur des 24 Heures du Mans en LMP2 (2020)
Vainqueur du Trophée LMP2 du WEC (2019-2020)
2024 : 18e du WEC (Porsche/Jota)
Actuellement 2e du championnat (Ferrari/AF Corse)
Mais à 25 ans, le Britannique doit encore enrichir sa base de données face aux ténors du championnat.
« Je fais face à des pilotes très expérimentés. Et l’on ne peut pas accélérer l’expérience. Elle s’accumule, c’est tout. En piste, on rencontre différents scénarios qui s’accumulent dans la mémoire. Quand on retombe dessus cinq ans plus tard, on devient meilleur pour lire une situation ».
D’ailleurs, peut-on comparer le pilotage d’une Porsche 963 répondant au règlement LMDh et d’une Ferrari 499P conçue comme une LMH ? « C’est assez similaire sur le niveau d’occupation dans le cockpit, commente Philip Hanson. La différence se fait surtout sur la facilité d’utilisation d’une marque à l’autre. Certaines sont plus dures que d’autres. Et je pense que la Ferrari est très facile ».
Nouvel asphalte et conséquences…
Ce week-end, à Spa-Francorchamps, l’un des thèmes majeurs sera l’exploitation des pneumatiques Michelin. Le tracé ardennais est en effet l’un des plus difficiles en termes de dégradation et le quota est limité à 18 pneumatiques Pilot Sport tendres ou medium pour les qualifications et les six heures de courses.
Ce fut longtemps un sujet épineux pour la Ferrari 499P. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui : « Au début de notre programme, la référence sur la gestion des pneumatiques était Toyota. Mais je pense qu’on est maintenant à leur niveau » nous confiait le pilote officiel Alessandro Pier Guidi à Imola.
L’une des inconnues sera constituée par le nouvel asphalte qui couvre la moitié du tracé ardennais. « Jusqu’ici, la surface était macro, c’est-à-dire composée de gros cailloux, nous explique Pierre Alves, directeur des opérations endurance de Michelin. Or, le nouvel asphalte est très lisse, dégradant moins les pneumatiques. Mais la surface de contact sera supérieure, ce qui signifie que les voitures iront plus vite ».
Phil Hanson n’est d’ailleurs pas si fan du nouveau revêtement du circuit de Spa-Francorchamps : « C’est un peu dommage parce j’apprécie un peu de bosses. Elles ajoutent une difficulté au pilotage. Elles rendent le freinage plus ardu si l’on ne veut pas bloquer les roues. Et cela permettait aux pilotes de faire plus de différence ».