
La dernière sortie de la Lamborghini SC63 avant la mise en pause du programme « GTP » fut sans doute la plus convaincante. Bouquet final ou rendez-vous avec l’avenir ? La Lamborghini SC63 a réalisé ce samedi son meilleur résultat en compétition à l’occasion de Petit Le Mans, dernière manche du championnat nord-américain IMSA.
Le trio Grosjean-Kvyat-Mortara a pris la quatrième place finale de la course disputée sur dix heures sur le circuit de Road Atlanta (Etats-Unis). Le meilleur résultat du programme était jusqu’ici une 7e place.
La Lamborghini semblait même en mesure de lutter pour la victoire pendant les deux dernières heures de course. Une performance très encourageante, qui intervient alors que le programme GTP de Lamborghini est mis en pause, faute de partenaire financier et sportif solide.
« C’est une conclusion un peu douce-amère pour cette saison, témoignait Edoardo Mortara après le damier, nous avions la performance ce week-end et comme à Indianapolis, nous étions en mesure de démontrer le potentiel de la voiture ».
Du mieux…
La performance de la Lamborghini doit sans doute quelque chose à la BOP (Balance de performance). Au même titre que l’Aston Martin Valkyrie, l’Italienne bénéficiait ce week-end de la correction la plus favorable avec 1 030 kg sur la balance (même si la SC63 est souvent considérée comme un peu plus lourde) et 520 kW de puissance, soit 707 ch.
Mais elle confirme surtout les progrès liés à la mise à jour technique opérée cet été. Sur le tracé de Road Atlanta, la SC63 était dans le rythme des meilleurs, notamment grâce à l’adoption de nouvelles suspensions arrières permettant d’exploiter au mieux les Michelin et de passer avec plus de facilité sur les vibreurs.
Grosjean exceptionnel
Romain Grosjean fut le principal artisan du résultat. D’abord en passant 5 heures et 56 minutes au volant de la Lamborghini sur un total de dix heures de course ! Aucun des pilotes engagés ce samedi n’a roulé plus que lui. « J’ai conduit la voiture en donnant absolument tout » a-t-il commenté samedi soir.

Quid de ses équipiers ? Edoardo Mortara a passé 3 heures à bord de la GTP quand Daniil Kvyat n’a effectué qu’un seul relais. Et sur ce petit circuit où le trafic est un facteur décisif, le Français a effectué plus de 400 dépassements sans faire d’erreur.
Un autre témoin de l’excellente forme de Romain Grosjean et de sa voiture figure dans les chronos compilés dans le très suivi rapport de la société britannique The B Pillar. Le Français pointe au troisième rang de tous les pilotes engagés. Sur ses 50 % de tours les plus rapides, il affiche une moyenne de 1:13.626, à deux dixièmes à peine de la meilleure marque signée par Frederik Vesti à bord de la Cadillac victorieuse.
Le seul couac fut une pénalité en début de course, entamée depuis la septième position. Les commissaires ont jugé que le Français avait bouchonné l’Oreca LMP2 de l’équipe InterEuropol. Pour l’ex-pilote Haas F1, ce fut heureusement sans conséquence, tout comme quelques bugs coutant quelques secondes en ravitaillement. Il réussit à se maintenir dans le tour de tête et à recoller au peloton grâce à une neutralisation.
Une pause mal placée… côté pneumatique
C’est officiel depuis cet été : Lamborghini mettra « en pause » son programme SC63 pour la campagne 2026, en attendant un éventuel retour l’année suivant. Le timing est problématique. En effet, Michelin lancera dans quelques mois sa nouvelle gamme pneumatique à destination de l’IMSA et du Championnat du monde d’endurance (WEC). Parmi les nouveautés figurent l’utilisation de 50 % de matériaux durables, une mise en température facilitée ou encore l’apparition d’un habillage alvéolaire sur les gommes neuves. Pendant la saison 2026, les constructeurs engagés accumuleront une ample base de donnée décisive sur ce facteur décisif de la performance en piste. En cas de retour en 2027, le Taureau devra reprendre le train en marche…
Dernières minutes décisives
L’équipe Riley, chargée cette saison de l’exploitation de la SC63 après le divorce avec Iron Lynx, avait également décalé légèrement la stratégie de la voiture verte alors que la nuit était tombée sur le tracé géorgien. Romain Grosjean tenta même d’allonger à l’extrême son dernier relais, pointant à la deuxième place à une seconde de la Cadillac de tête à dix minutes de l’arrivée.

Mais le quota d’énergie avait atteint ses limites et la Lamborghini effectua un arrêt aux stands de sept secondes en vue du damier, laissant filer l’Aston Martin n°23 et la Porsche n°6. « Nous espérions une neutralisation dans les dernières minutes, expliquait Romain Grosjean à l’arrivée, et les chances étaient élevées. Mais cela n’a pas eu lieu ». Cette encourageante 4e place laisse entrevoir le potentiel de la Lamborghini. En espérant qu’elle aura une autre chance de le démontrer.

Classement de Petit Le Mans 2025 :
- 1 – Cadillac n°31 (Aitken / Bamber / Vesti) – 436 tours
- 2 – Aston Martin n°23 (de Angelis / Gunn / Riberas) + 5,2 s.
- 3 – Porsche n°6 (Campbell / Jaminet / Vanthoor) + 12,7 s.
- 4 – Lamborghini n°63 (Grosjean / Kvyat / Mortara) + 34,4 s.
- 5 – Acura n°60 (Blomqvist / Braun / Dixon) + 41,1 s.
Champions IMSA 2025 :
- Pilotes : Matt Campbell (AUS) et Mathieu Jaminet (FRA)
- Equipes : Porsche n°6 (Campbell/Jaminet)
- Constructeur : Porsche