Au début des années 90, Alfa Romeo est passé sous le giron de FIAT. Pour des raisons de coût, mais aussi parce qu’Alfa Romeo vivotait jusque-là avec des solutions techniques datées, la 155 utilisa la plate-forme Fiat Tipo, la première plate-forme modulaire du marché, également utilisée aussi pour la Lancia Dedra et la FIAT Tempra.
Présentée en 1992, son design cunéiforme plutôt sportif était l’œuvre de l’Institut IDE, alors dirigé par Ercole Spada. Le modèle était fabriqué à l’usine de Pomigliano d’Arco et non à l’usine d’Arese, comme c’était la coutume. Cette 155 n’a pas été apprécié par les alfistes, qui lui reprochaient de trahir la philosophie Alfa en passant à la traction et en se basant sur une plateforme manquant de noblesse, bien que les moteurs fringuant du Biscione, dont le V6 Busso, aient toujours été là.
Quant au blason GTA/GTAm, immortalisé dans les années 60/70 grâce à la Giulia de compétition développée par Autodelta, il n’a refait son apparition qu’en 2002 avec la 156, puis en 2020 avec l’actuelle Giulia. Une 155 GTA a bien existé, mais uniquement pour la compétition à partir 1992, car la GTA Stradale développée pour la route est restée à l’état de prototype.
Des argentins passionnés

La 155 d’aujourd’hui est une création de Possanzini Automobili, qui a exigé 1 000 heures de travail. La voiture a été baptisée 155 V6 GTAM, en respectant les codes du genre et l’esprit des lettres « A » et « M » du sigle : allégé et modifié, mais aussi amélioré et modernisé.
Possanzini est une entreprise créée à Córdoba, en Argentine, avec une expérience de plus de 30 ans dédiée à la restauration des classiques. Depuis 2011, ils se consacrent exclusivement aux Restomod, auxquels ils ajoutent, comme on dit, un peu de « piment ». Bien que ce ne soit pas un très gros marché pour Alfa Romeo, la marque bénéficie, au pays de Fangio, d’une belle côte d’amour, héritée évidemment des exploits du « Maestro » avec l’Alfetta.
Châssis et pare-chocs modifiés


Ainsi, le premier changement effectué, en plus de vérifier et de réparer tout ce qui n’était pas en bon état (câblage, électronique, tôlerie), a été de monter une nouvelle suspension, qui abaisse le centre de gravité de 30 millimètres. Ensuite, ils ont implanté des freins plus sportifs et modernes, avec disques ventilés et perforés. La 155 GTAm chausse désormais des jantes de 17 pouces avec une monte Bridgestone 225/45.

Pour garantir un meilleur refroidissement de cette Alfa Romeo, l’extérieur présente un pare-chocs avant légèrement modifié doté de conduits d’aération dynamiques, situés dans la partie inférieure du pare-chocs, pour refroidir les freins et le refroidisseur d’huile. Une autre ouverture, située au-dessus, facilite l’entrée d’air frais dans le moteur via le filtre à air haute performance K&N.
Un Busso préparé !

Le célèbre Busso V6 2,5 litres a également été revu avec une gestion électronique modifiée, une augmentation du régime moteur maximal jusqu’à 7 200 tours / min et l’installation d’une ligne d’échappement Magnaflow en acier inoxydable, qui enjolive les vocalises. Possanzini assure que les 165CV d’origine sont devenus 200 CV. Du côté des performances, l’atelier annonce un 0 à 100 km/h en sept secondes et une vitesse max de 230 km/h.
Ambiance compétition

S’inspirant de la compétition, des interrupteurs ont été installés dans l’habitacle. Ils agissent sur l’ABS, puisque son assistance n’est pas nécessaire sur le circuit, et sur le système électrique. L’une des clés sert de coupure de courant, pour la sécurité électrique en cas d’accident, l’autre, pour maintenir la batterie en parfait état lorsque la voiture est inutilisée pendant une longue période. De plus, une clé de type avion et un bouton poussoir sont utilisés pour le démarrage.

Pour gagner du poids et accentuer l’atmosphère course, comme une vraie groupe N, la banquette arrière a été supprimée, laissant place à une demi-cage et des harnais cinq points Sabelt. Au fait, si vous avez…230 000 dollars, elle est à vous !