Cette Alfa Romeo Montreal « Flatplane » reçoit un V8 modifié de 350 ch qui chante jusqu’à 9000 tr/min !

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Très prisée des collectionneurs, l’Alfa Romeo Montreal est un coupé issu d’une étude de style de Marcello Gandini, une jeune recrue de l’atelier Bertone qui venait de signer la Lamborghini Miura. La voiture fut présentée à l’exposition universelle de Montréal en 1967, d’où son nom, et avait pour but de réintroduire dans la gamme du Biscione un modèle de prestige. Avec ses lignes agressives et ses optiques originaux dissimulés sous des persiennes, la Montréal avait une vraie personnalité.

A l’origine de l’Alfa Romeo Montreal : une gestation difficile

Alfa Romeo Montreal de 1967

Néanmoins, la version de série fut fondamentalement différente des prototypes. En effet, Giuseppe Busso expliqua que, pour des raisons budgétaires, le châssis spécifique prévu à l’origine fut abandonné et Alfa Romeo se replia sur le châssis du coupé Bertone GTV 2000 existant. Ce changement engendra un développement technique difficile, notamment pour adapter les formes du prototype à ce châssis, si bien que la version de série n’arriva qu’en 1971, quatre ans après le salon !

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Alfa Romeo Monreal en 1970

Le choix du moteur V8 de l’Alfa 33 ajouta aux difficultés, puisque les prototypes avaient été imaginés avec la mécanique 4 cylindres double arbre à cames en tête de la Giulia. Mais la direction estima qu’un V8 était plus prestigieux. Le moteur dû prendre place dans ce châssis de coupé GTV, ce qui nécessita de rehausser toute la ceinture de caisse, de même pour l’intégration des vitrages latéraux très courbes. L’empattement court de la GTV aboutit ainsi à un coupé Montréal plus haut sur pattes et aux porte-à-faux plus importants que prévu, ce qui, pour les puristes insatisfaits, a altéré l’équilibre des masses et la fluidité aérodynamique de l’ensemble.

Le moteur était un V8 à 90°, quatre arbres à cames en tête, d’une puissance de 200 ch, dérivé du V8 2 litres de l’Alfa 33 de course, réalésé pour porter sa cylindrée à 2 593 cm3 avec une injection mécanique Spica (qui causera bien des soucis !), le tout couplé à une boîte manuelle ZF à 5 rapports. La société Autodelta proposa des préparations moteurs permettant de monter la puissance de 220 à 250 ch, mais seuls 3 exemplaires furent réalisés.

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Appréciée pour sa ligne racée et le son rageur du V8, la Montréal avait davantage le tempérament d’une GT routière que d’une sportive, et sa dynamique de conduite ne fut pas à la hauteur des espérances. Le châssis reposait sur une conception datée, la répartition du poids, nettement vers l’avant à cause du gros V8, la rendait sous-vireuse et pas assez agile, tandis que le système de freinage s’avérait un peu léger. C’est sans doute ce qui condamna la Montréal à ne pas avoir une grande carrière en compétition.

L’Alfa Romeo Montreal, par OKTech !

Justement, ceux qui en ont le courage et les moyens se sont lancés dans des modifications de la Montreal, pour la faire coller davantage à l’esprit du projet initial. Parmi eux, OKTech, dont nous avons évoqué récemment les Alfa Romeo 75 Busso et Bialbero survitaminées. Son nom ? Montreal « Flatplane » ? Pourquoi ? Le nom renvoie à des changements substantiels au niveau du moteur, qui est toujours un V8 mais avec cette fois-ci une cylindrée qui est portée à 3,3 litres. Le refroidissement du monstre a été accru, d’où une prise d’air plus proéminente sur le capot avant, donnant un look de « muscle car » américaine à la Montréal.

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Dans la Montréal d’origine, le vilebrequin était de type « cross plane », c’est-à-dire à plan croisé ou transversal. Cette configuration, très utilisée dans les voitures de route V8, avait comme intérêt de produire un moteur plus souple et plus exploitable au quotidien qu’un V8 doté d’un vilebrequin « Flatplane », à plat, une solution technique qui était justement utilisée dans le V8 de la 33. La boucle est donc bouclée avec ce 3,3L Flatplane qui donne à la Montréal un moteur dans l’esprit de la compétition ! Les dernières données indiquées par OKtech sur ses comptes sociaux évoquent une puissance de 350 chevaux et un régime maxi à 9000 tours/min. On imagine déjà la mélodie !

L’autre modification qui saute aux yeux, c’est évidemment l’abaissement de la hauteur de caisse, qui donne à la Montréal une allure encore plus sportive. Nous n’avons pas réussi à obtenir de plus amples informations techniques, mais on peut imaginer que les suspensions ont reçu leur lot de modifications et de modernisations.

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Enfin, la Montreal OKTech est dotée de jantes TARGA 33 produites par les italiens Alfa9 Supply, directement inspirées par roues des Tipo 33 Autodelta. Quant à l’esthétique globale, le mariage d’une carrosserie dorée et d’une sellerie vert d’eau est plutôt élégant et fait très seventies !

La réception de ce projet est globalement enthousiaste. La réflexion qui revient dans de nombreux commentaires, c’est qu’il s’agit de la Montréal telle qu’elle aurait dû être commercialisée en 1972.

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