Né à Florence, le pilote Matteo Bacci, âgé de 25 ans, court au sein de l’écurie familiale Bacci Trasmissioni Meccaniche, qui est présente dans l’automobile depuis plusieurs générations. Depuis 2023, il est engagé dans le championnat d’Italie de la Montagne, dans la catégorie E1 3000 cc (cylindrées comprises entre 2001 et 3000cc), au volant d’une Alfa Romeo Giulietta TCR.
La Giulietta TCR, une carrière honorable mais frustrante
Cette Giulietta TCR fait partie du stock des compactes italiennes qui avaient développées par le préparateur Romeo Ferraris dans les années 2017-2018 pour la catégorie tourisme TCR, sans aucune implication officielle de la marque.
C’est dommage que le Biscione n’ait pas été davantage impliqué, contrairement à des marques comme Audi, Seat ou encore Honda qui avaient apporté un soutien technique et financier plus conséquent, ce qui leur avait permis aussi d’en vendre plus sous le principe de la compétition client. Résultat, peu de Giulietta TCR ont arpenté les circuits du monde. Pis, en Italie, le championnat 2025 ne comporte aucune voiture italienne, un comble ! Ce sont Audi, Seat et Hyundai qui occupent le terrain.
A l’assaut des propulsions
Deux versions furent développées par Romeo Ferraris : la première avec le 4 cylindres 1750, puis une seconde « Veloce », homologuée avec un 2 litres. La Giulietta TCR de Matteo Bacci correspond à la génération 1 des Giulietta TCR, puisqu’elle embarque un bloc dérivé du 1.75L de l’Alfa Romeo 4C.
Dans le cadre de la course de côte, on applique un coefficient multiplicateur d’équivalence de 1.7 concernant les moteurs turbocompressés (par rapport aux atmos), d’où la présence de cette Giulietta dans la classe jusqu’à 3000cc. Matteo Bacci a choisi la Giulietta pour sa traction, ce qui est plutôt rare en catégorie E1 où évoluent plutôt des propulsions, comme les BMW, qui ont la part belle. Mais la traction offre des avantages en sortie des épingles serrées, qui sont nombreuses sur les montées italiennes.
La flèche jaune
Préparée par Bacci Trasmissioni Meccaniche, la Giuletta jaune de Matteo ne passe pas inaperçue avec sa livrée voyante et son kit aérodynamique. Mais le bruit n’est pas en reste non plus ! Le moteur délivre 380 chevaux à 6 800 tr/min (ce qui représente un gain de 30 chevaux par rapport à 2024) et jusqu’à 500 Nm de couple 4 500 tr/min. Cette Giulietta est équipée d’un Turbo Garrett (2,3 bar max), d’une boîte Sadev ST90-6 séquentielle, d’un différentiel autobloquant réglable, de suspensions Öhlins TTX 3 voies, de freins AP Racing 6 pistons, le tout pour à peine 1 120 kg.
Visuellement, la Giulietta reprend le Kit TCR mais avec des ouvertures supplémentaires sur la face avant (pas très jolies il faut le reconnaître), une lame carbone en plus, des bas de caisse au ras du sol et un diffuseur modifié. Des évolutions ont été apportées cette année, avec un nouveau vilebrequin et des bielles forgées, un capot en carbone et des vitres polycarbonate pour le gain de poids, ainsi qu’une cartographie pluie avancée, afin d’améliorer les performances en conditions humides, ce qui était le talon d’Achille de la voiture initialement.
Deux titres en trois ans
Les résultats ne se sont pas fait attendre : dès sa première saison, en 2023, Matteo a été champion d’Italie dans la catégorie E1 et classe 3000. En 2024, il a dû se contenter de la 2e place du championnat d’Italie Nord & Sud dans sa classe. En 2025, il a renoué avec le titre, en étant couronné champion absolu E1 3000 dans le championnat Nord (3e du groupe E1), avec en tout 4 victoires et 9 podiums en 10 départs, le seul podium manqué étant lié à un abandon sur panne mécanique en début de saison. Pour 2026, on évoque un passage à la Giulietta TCR Evo 2.0 L, qui délivre 420 chevaux, mais cela pourrait lui faire quitter la classe E1 pour la classe GT. Affaire à suivre !
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