Ces Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio qui font de la compétition aux quatre coins de la planète

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L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio est un véhicule paradoxal, qui incarne toutes les contradictions de l’histoire récente d’Alfa Romeo. Cette berline apparue en 2015 a signé des records sur le Nürburgring et suscité un énorme engouement au sein d’une grande partie de la communauté alfiste, grâce à ses qualités routières exceptionnelles et, bien entendu, aux performances de la Quadrifoglio. Alfa Romeo s’est beaucoup appuyé sur ce modèle pour travailler sa communication, mettre en avant son identité sportive, sans oublier les nombreuses séries spéciales. La Giulia a même ravivé les emblématiques blasons GTA et GTAm et pourtant, elle n’a eu aucune carrière sportive officielle.

Alors que les 155 et 156 avaient connu la gloire dans les années 90 et au début des années 2000 en DTM et en ETCC, Alfa Romeo a ensuite déserté les circuits et les courses de tourisme qui ont pourtant contribué au palmarès et à la légende du Biscione. La 159 avait déjà annoncé ce mauvais tournant, rejointe ensuite par la Giulietta qui a eu, certes, une petite carrière sur le tard en WTCR (à partir de 2018 !) et même dans le IMSA Michelin Challenge jusqu’en 2024 (mais oui), mais sans jamais bénéficier d’un véritable soutien officiel usine. La Giulia Quadrifoglio a subi le même sort totalement aberrant. Pourtant, quand elle sort en 2016, le DTM était encore en place et surtout la classe GT s’était développée avec le succès du GT3 et du GT4. Par exemple, la M3, grande rivale déclarée de la Giulia Quadrifoglio, a bénéficié d’une version de course GT4 et la M4 s’est engagée dans la classe GT3 qui connaît un succès énorme. Rien de tout cela pour la Quadrifoglio ou la GTA, qui ont dû se contenter de quelques records du tour, sans jamais pouvoir faire mordre la poussière à leurs rivales en compétition.

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Heureusement, des écuries de gens passionnés et très investis ont décidé de tordre le coup à cette fatalité. En voici quelques exemples.

En Allemagne

La première itération est apparue en 2020 grâce à Lanza Motorsport, qui a préparé une Giulia pour le championnat VLN allemand qui se dispute exclusivement sur la Nordschleife, dans la classe ST8 (moteurs turbo entre 2600 et 4000 cc). Si le moteur a conservé les mêmes caractéristiques (520 CV), la carrosserie a été allégée avec l’usage du carbone sur certaines parties, tandis que les trains roulants ont reçu des spécifications courses. Au final, elle avait gagné 200 kilos sur la balance et annonçait un 0 à 100 en 3.2 secondes et 322 Km/h en pointe. Pilotée par Mauro Simoncini, Ugo Vicenzi, Alberto Carobbio et Bruno Barbaro, elle abandonna après seulement 33 tours et il n’y eut pas d’autre engagement.

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En Angleterre

Outre Manche existe un fabuleux championnat, le ARIIC, alias Alfa Romeo and Italian Intermarques Championship. Le plateau est extrêmement varié, puisque cohabitent dans le peloton Mito, 4C, 75 Turbo, 147, 156, Giulietta et autres joyeusetés. Barry Mcmahon est un habitué de ce championnat, qu’il a déjà disputé par le passé avec une 156. Depuis 2024, il développe une Giulia QV qui participe à la fois à ce championnat Alfa Romeo dans la classe M (pour Modificated) et au Britcar Championship, une compétition GT multi-classes. La Giulia Quadrifoglio y est inscrite en classe GT, où elle frotte à de vraies GT4 comme la Ginetta G55 ou la McLaren 570S GT4. La Giulia affiche une puissance de 700 CV et a réalisé une pole position dès sa première sortie fin 2024 dans le championnat Alfa Romeo.

En 2025, elle a terminé à la dernière place de sa catégorie sur les deux premières courses du Britcar. En ARIIC, c’est mieux puisqu’il pointe à la 4e place de sa catégorie, avec une première victoire lors de la course inaugurale de la saison 2025 à Snetterton. La voiture est encore en cours de développement et rencontre quelques soucis mécaniques.

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En Afrique du Sud

Photo Bonnie Botha

Le plus important championnat local est le South African Endurance Series, qui mêle des GT3, GT4 et berlines de tourisme. La Scuderia Rossi y engage une Giulia Quadrifoglio pilotée par les frères Claudio et Mario Rossi, qui courent depuis longtemps là-bas sur des Alfa Romeo (GTV surtout). Évidemment, impossible de rivaliser avec des Ferrari 296 GT3 et autres Lamborghini Huracan GT3, mais dans la classe B, la milanaise est en tête du championnat 2025 après quatre épreuves, dont trois victoires. Ses principales rivales sont une Toyota Altezza et une Audi R8 GT4.

En Belgique

Photo Marnik Mouchaers

Après avoir couru sur Abarth 500, l’équipe Buga Auto a décidé d’engager une Giulia dans le championnat d’Endurance Belcar 2025. Le team est mené par Peter Bens, qui a piloté par le passé une 156 GTA dans le championnat. Comme l’expliquent les membres du team, le projet est ambitieux, mais difficile, car il n’y a aucune version de course officielle de la Giulia et aucun soutien officiel, en dépit de l’engouement des fans. La première course à Zolder a été difficile avec un abandon, mais ils n’étaient pas derniers de leur classe aux essais malgré la jeunesse du projet. Néanmoins, il faut aller chercher quelques secondes pour titiller les BMW de référence. Ils ont déclaré forfait pour la manche suivante à Spa, suite à de nombreux pépins techniques, mais ils n’ont pas l’intention de renoncer. Leur intention est claire : “nous voulons démontrer le potentiel de la Giulia et inciter d’autres à construire la leur”.

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1 avis sur « Ces Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio qui font de la compétition aux quatre coins de la planète »

  1. Excellent reportage qui montre que les qualites sont bien là, grace a un staff production investit d une haute competence et d une grande passion que le Constructeur ne soutien pas ni un public plus large qui reste sur des idees d aprés guerre persistante , de fragilite des italiennes en général!

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