
Abarth, la petite marque au scorpion qui a longtemps incarné l’esprit sportif et accessible de Fiat, traverse aujourd’hui une crise majeure. Alors qu’elle connaissait encore près de 10 000 immatriculations en 2024 (elle dépassait même les 20 000 unités de 2017 à 2019), l’année 2025 s’annonce catastrophique. Au rythme actuel, la marque pourrait péniblement franchir le cap des 2 000 ventes en Europe. Un effondrement qui pose une question légitime : Abarth peut-elle survivre ?
Un déclin brutal, chiffres à l’appui
Depuis la naissance du groupe Stellantis, Abarth a choisi la voie du 100 % électrique. Une transition qui ne convainc pas. La 500e Abarth, malgré un certain charme, affiche un rapport performance/autonomie/prix en décalage par rapport à ce que propose la concurrence en 2025. Quant à la 600e, construite sur la même base technique que l’Alfa Romeo Junior Veloce, la Lancia Ypsilon HF, l’Opel Mokka GSE, ou la Peugeot 208 GTI, elle ne séduit pas non plus.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour la période janvier à août 2025 :
- France : 421 immatriculations (vs 1 078 en 2024)
- Italie : 69 Abarth 600e et 153 Abarth 500e (vs 1 262 l’an dernier pour la seule 500e)
- Royaume-Uni : 220 (vs 699)
- Espagne : 17 (vs 191)
- Japon : 585 (vs 1 241)
- Allemagne : chiffres non publiés (ou mélangés à ceux de Fiat)
Pour rappel, en six mois, seulement 1 030 Abarth avaient trouvé preneur dans toute l’Europe, contre 4 867 un an plus tôt. Une baisse de près de 80 %. Déjà faibles, les volumes deviennent aujourd’hui anecdotiques.
Une marque sans solution claire
Le problème d’Abarth est double.
- Côté électrique, les modèles sont jugés trop chers et trop mal positionnés. Une Abarth 500e s’affiche à près de 37 000 €, alors qu’elle en vaut 10 000 de moins. La 600e, à plus de 44 000 €, souffre du même mal.
- Côté thermique, impossible de proposer une alternative hybride : la nouvelle Fiat 500 hybride de 65 ch émet déjà 120 g/km de CO₂, un seuil rédhibitoire pour espérer développer une version Abarth plus puissante. Quant à la Fiat 600, aucune déclinaison hybride sportive n’est prévue pour l’instant.
Il reste bien la piste d’une Abarth Grande Panda, mais vu l’échec des 500e et 600e, investir dans une nouvelle déclinaison sportive paraît risqué pour Stellantis.
Abarth abandonnée en Europe, mais pas partout
Paradoxalement, Abarth continue d’exister en Amérique latine, où la communication est intégrée à celle de Fiat. Là-bas, la marque conserve un minimum de visibilité, contrairement à l’Europe où elle semble isolée et oubliée.

Cette différence de stratégie souligne peut-être la seule planche de salut d’Abarth : réintégrer la communication de Fiat en Europe, afin de profiter de sa notoriété et de ses réseaux. Car aujourd’hui, le scorpion évolue seul… et pique dans le vide.
Vers la disparition d’Abarth ?
En l’état, l’avenir paraît sombre. Les volumes européens sont dérisoires, les modèles actuels trop chers, et les solutions thermiques impossibles. Si Stellantis cherche à rationaliser ses marques, Abarth est probablement en tête de liste des marques fragiles.
De niche passionnée, la marque est devenue une ombre d’elle-même. Sauf sursaut ou repositionnement radical, Abarth risque de ne pas dépasser 2 000 ventes en 2025 si on exclut l’Amérique latine. Une performance indigne de son héritage, et qui alimente une question douloureuse : et si Abarth disparaissait tout simplement en Europe ?
J’ai eu deux Abarth, d’abord une 595 Turismo (avec l’échappement Record Monza), puis une 695 Biposto, absolument géniale et diabolique avec l’extraordinaire échappement Akrapovic, mais peu utilisable car pas de clim, pas de radio, et des suspensions très très fermes. Mais pour se faire plaisir on ne pouvait pas trouver mieux comme petite voiture.
J’ai adoré ces voitures avec leurs qualités et leurs défauts, et le bruit de l’échappement sublime qui donnait immédiatement le sourire.
Mais qui a bien pu croire que des Abarth électriques pourraient se vendre? Une Abarth électrique c’est la négation d’Abarth, c’est à dire des sensations et un son unique.
Il suffit de faire disparaître Fiat comme avec CNH et le remplacer par le scorpion. Faire autant avec DS et ramener chez Citroën.
DS et un bide total irrécupérable et Fiat a prouvé que si la marque disparaissait comme avec New Holland et ensuite CNH, cela changerait pas les profits.
Peut on seulement dire qu’il y est une renaissance d’Abarth ?
Car les 595 et autres 124, les deux seuls modèles un tant soit peu légitimes, n’étaient mus que par un simple 1.4 multi jet turbo. Bien loin de la sorcellerie mécanique du fondateur.
Et maintenant que ces deux « pilliers » ont disparu, le soufflet retombe.
Abarth est synonyme d’un supplément d’âme, donné par un surplus mécanique.
Or, dans l’impossibilité de booster le peu de moteurs thermiques restant, la marque s’est engagée dans une fuite en avant avec le tout électrique.
Mais à preuve du contraire, si l’électricité apporte une puissance supérieure et instantanée, elle n’a jamais apporté de supplément d’âme.
En fait, Abarth a été relancé par le marketing. Cela a fonctionné tant que ce dernier pouvait s’appuyer sur des produits en regard, lui permettant de justifier un prix supérieur (selon la fameuse règle des 4 P). Maintenant qu’il n’y a plus de produits correspondants un tant soit peu à l’esprit, les clients disparaissent. C’est juste logique.
Renault avait essayé la même chose avec Gordini en rebadgeant simplement des versions au look pseudo sportif et cela a fait pschitt.
Ceci dit, je pense que Stellantis, et c’est logique même si regrettable, va sacrifier Abarth pour mieux laisser la place aux labels GTI et HF, autrement plus »stratégique ».
Ben c’est ce que j’écrivais ici il y a quelques semaines. D’un point de vue financier et « logique », quel est l’interêt de maintenir Abarth en tant que marque alors qu’elle ne propose que des déclinaisons sportives de modèles FIAT? C’est comme si il y avait une marque HF ou GTi pour ne vendre que des déclinaisons sportives de Lancia ou Peugeot. Ca n’a aucun sens. Abarth devrait disparaitre comme marque et ne redevenir qu’un simple label. Le groupe ferait d’immenses économies.
C’est normal que les Abarth électriques ne se vendent pas , de même pour la nouvelle 208 GTI ,la Mokka GSE , la Junior Véloce et la Ypsilon HF , les clients n’en veulent pas .
Tant que Stellantoc fera des clones de Peugeot, ça ne fonctionnera pas (sauf pour Peugeot, et encore, la mauvaise réputation est là).
Bref, ils n’ont pas vraiment travaillé et voulaient vivre en surmargeant. Bah non…